Ce ténor naît à Hattenhafen en Bavière, où il se faire remarquer enfant pour ses talents musicaux. Il commence sa formation à Freising où il trouve également son premier engagement auprès du prince-évêque en 1754. Dès l'année suivante, on l'entend notamment à Amsterdam, Bruxelles et Nancy. Son ascension est rapide car dès 1756, Johann est engagé à la cour de Bavière, où il débute comme soliste l'année suivante et mène l'essentiel de sa carrière. Selon l'usage dans les livrets d'opéra italien, son nom y figure italianisé, et c'est comme Valesi qu'il est aujourd'hui connu. Il est par exemple Megabise dans Artaserse de Bernasconi en 1763, et Josepha Maria commente à cette occasion (dans son français approximatif) :
Il a une assèe bonne voix, de l'agitèe, mais recite mal, et n'est rien moins qu'acteur, aussi ai-ce la Seconde fois, qu'il paroit Sur le Theatre.
À la cour de Munich, il peut de bons castrats et prime donne, qui ont tendance à se renouveler assez souvent cependant : citons les jeunes castrats Marchesi, Consoli et Concialini, la contralto Sales, la soprano Manservisi... Ses emplois restent secondaires dans la plupart des cas, puisque d'autres ténors plus doués s'arrogent les premiers rôles (Panzacchi, Adamberger...) même s'il est Porsenna dans Il Trionfo di Clelia de Michl en 1776. Il interprète aussi des oratorios, notamment La Betula liberata de Bernasconi et, sans doute, Isacco, figura del redentore de Mysliveček. Valesi chante aussi La Fiera di Venezia de Salieri en 1786 avec la diva Danzi-Lebrun, la basse Zonca et le castrat Dal Prato. Il est enfin connu pour sa participation à deux créations de Mozart, qui l'appréciait.
On entend aussi le ténor hors de Bavière de temps à autre : il participe à Muzio Scevola à Padoue en 1762, y remportant un beau succès. Il est aussi primo tenore à Florence en 1772 avec le castrat Sartorino, puis à Venise en 1773, par exemple dans Solimano de Naumann, avec la soprano Masi-Giura, le castrat Toschi et le tout jeune ténor Babbini, promis à une magnifique carrière.
Valesi est aussi maître de chant et prodigue des leçons à l'excellent Adamberger, entre autres chanteurs, et même Carl Maria von Weber. Vocalement, il dispose d'une belle technique avec l'arsenal attendu du ténor : vocalise, grands écarts...
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