Fils d'un barbier milanais, Tramezzani étudie le chant avec Marchesi. Il débute sa carrière dans les tout derniers jours du XVIIIe siècle, en décembre 1799, dans une version révisée du grand succès de Mayr et du castrat Marchesi (son maître), Lodoiska. Il n'incarne cependant qu'un rôle secondaire, le premier ténor étant l'immense Giacomo David. Un peu plus tard en 1800, il continue à la Scala dans l'ombre de Nozzari (Lubino e Carlotta de Mayr). Sa carrière se poursuit à Milan et Crémone, et c'est à Bologne que vient un premier rôle d'opera seria, en 1802 dans Antigona de Bianchi avec la Banti.
Dès lors, sa carrière se poursuit au plus haut niveau, à la Fenice (où la Banti et Rosalinda Grossi-Silva font fureur) et Livourne, puis Naples, Milan, Bologne et enfin Turin en 1806-07, où il reprend L'Olimpiade de Cimarosa avec le castrat Testori. Son répertoire est désormais essentiellement sérieux, signé Mayr, Paër, Zingarelli, Gnecco, Farinelli ou encore Trento, avec la soprano Angela Perini ou encore le castrat Velluti.
En 1807, le ténor est engagé à Lisbonne où il interprète Mayr, Guglielmi et Paër (La Verità al cimento). Diomiro passe ensuite au King's Theatre de Londres où il règne de 1809 à 1814. Il y commence dans Sidagero de Guglielmi. Au fil des ans, il côtoie sur scène la Catalani, la basse bouffe Naldi, la basse Rovedino et le ténor vétéran Braghetti. On l'entend par exemple dans La Clemenza di Tito de Mozart, dans le rôle de Sesto. Engagé comme premier ténor dans les opéras sérieux et héroïques, Tramezzani rechigne parfois à chanter des rôles dans des opéras plus légers, et repousse plusieurs fois le rôle du comte dans Le Nozze di Figaro de Mozart avant de céder. Le critique du Chronicle laisse l'avis suivant :
C'est un bon chanteur talentueux et un acteur élégant. Son timbre est de qualité, et la simplicité de son style a le charme et l'effet que le goût et la nature ne manquent jamais de produire. Sa figure est un excellent atout tout comme la noblesse de son maintien. Il a reçu des applaudissements unanimes.
Toutefois, un autre critique trouve que sa voix, certes moelleuse et agile, manque de douceur. On lui trouve un talent inégalé sur la scène du King's Theatre, si ce n'est par Braham. Le sévère lord Mount-Edgcumbe affirme que Diomiro était un des meilleurs ténors qu'il ait entendu, à la voix riche, onctueuse, expressive et jointe à un beau physique. Tramezzani peut s'accompagner à la guitare, compose, et fait jouer un de ses opéras, L'Ingiusta gelosa, en 1810.
De retour sur le continent, il est à Milan (avec Francesca Festa Maffei et la contralto Gafforini), puis Vérone et Venise en 1816 avec Velluti, notamment dans un Balduino de Nicolini qu'il reprend ensuite à Padoue. On l'applaudit à Milan (à nouveau Sesto dans La Clemenza di Tito) et enfin à Bologne en mai 1817, ce qui semble être sa dernière prestation théâtrale. Stendhal est enchanté par les moqueries dont fait les frais le vieux ténor entre les représentations de l'opéra de Mozart, dans l'opera I Virtuosi de Mayr et Anelli :
Ici commence la plus drôle de critique du héros Tramezzani. Il était, ce soir, dans une loge, faisant bonne mine contre mauvais jeu. Pacini, qui fait l'amoureux de la cantatrice, imite jusqu'aux moindres gestes du héros. A un passage très-pathétique, il s'interrompt pour dire à sa belle "Chère, je te montre les dents, ne pouvant te montrer mon âme." C'est qu'une des grâces les plus répétées de Tramezzani consiste à découvrir des dents superbes. Je crois que, de ma vie, je n'ai tant ri.
Le London Magazine rapporte en 1823 que le ténor a perdu l'esprit (effet d'une maladie ?).
Tramezzani est un ténor important du début du siècle, largement héritier du répertoire de la fin du siècle précédent dont il reprend nombre de tubes encore au répertoire (La Clemenza di Tito de Mozart, La Morte di Mitridate de Nasolini, Ginevra di Scozia et Lodoiska de Mayr, L'Olimpiade de Cimarosa, La Buona Figliuola de Piccinni). Beau, excellent acteur et belcantiste accompli, il mérite de figurer parmi les étoiles de son temps. |