Giuseppe TIBALDI |
1729 – ? |
Aussi [Giuseppe Luigi] |
Giuseppe Tibaldi voit le jour à Bologne où il étudie avec le Padre Martini. En 1750, il est nommé à l'Accademia filarmonica comme chef d'orchestre et assume le poste de maître de chapelle à San Giovanni in Monte.
La même année, on découvre Tibaldi chanteur à Pavie dans un pasticcio buffo intitulé Il Corsaro punito, suivi d'Il Conte di Culagna. En 1754-55, Tibaldi s'illustre dans le genre sérieux qui constitue dès lors l'essentiel de son répertoire : à Turin, il chante Sesostri de Bertoni, ou encore Andromeda de Cocchi avec Colomba Mattei. On l'entend ensuite à Bologne, Reggio Emilia et de nouveau Turin où il partage l'affiche de la Nitteti d'Holzbauer en 1757 avec son épouse, la prima donna Rosa Tartaglini. Tibaldi est à Milan puis se partage entre Venise et Naples entre 1759 et 1762 : il y chante une nouvelle version d'Artaserse de Hasse, ou encore Manlio dans Attilio Regolo de Jommelli, dont Raaff assure le rôle titre.
La suite de sa carrière se dessine à Vienne : en 1762, il crée Il Trionfo di Clelia de Hasse avec Marianna Bianchi-Tozzi et Guadagni, qui devient son principal partenaire. Vienne est alors le théâtre des diverses innovations de Gluck et Calzabigi, qui offrent Orfeo cette même année avec le célèbre castrat contralto. Ils poursuivent avec Telemaco en 1765 puis Alceste deux ans après. Dans la lignée, Traetta offre un Ifigenia in Tauride où Tibaldi incarne Toante. Enfin, il participe à la création d'œuvres de circonstances comme Egeria de Hasse et Il Trionfo d'amore de Gassmann.
Entre-temps le ténor a effectué plusieurs séjours en Italie pour assurer des engagements à Turin, Naples et Rome, notamment pour Tito Manlio de Guglielmi. Il inaugure le Teatro Comunale de Bologne en 1763 avec Il Trionfo di Clelia de Gluck accompagné de Manzuoli et Girelli, et confirme son implication avec un Hasse à l'automne de sa carrière en créant Partenope à Naples en 1766, accompagnant Elisabeth Teyber et les castrats Rauzzini et Veroli. Cette même année, il est encore à Rome pour Antigono de Traetta.
Revenu définitivement en Italie vers 1767, il chante surtout à Naples dans les œuvres de Piccinni, Insanguine, etc. À Milan, il chante dans la serenata Ascanio in Alba de Mozart et le dernier opéra de Hasse et Metastasio, Ruggiero, avec Girelli et le vieux castrat Manzuoli. Après ces prestations de prestige, Tibaldi paraît à Livourne, Bologne avant de retrouver Naples : un baptême royal est l'occasion de donner la cantate Cerere placata de Jommelli en 1773. Il continue d'y chanter de très nombreuses pages de Piccinni et Mysliveček, comme Artaserse ou Romolo ed Ersilia. En 1775 (date à laquelle il perd son épouse Rosa) puis 1776, il chante Antigono de Latilla puis Montezuma d'Anfossi. La première italienne d'Alceste de Gluck en 1778 est pour Tibaldi l'occasion de reprendre Admète, alors qu'Anna De Amicis marque la fin de sa carrière avec cette prise de rôle. Le retrait des scènes de Tibaldi est certainement proche.
Mozart l'entend à plusieurs reprises et écrit pour lui, à l'image des meilleurs compositeurs de l'époque. Virtuose accompli, chanteur sensible, il semble, selon le témoignage du Salzbourgeois, avoir eu des aigus forcés. Néanmoins, Tibaldi est l'un des plus grands ténors d'une époque qui les voit enfin briller au premier plan, à l'image d'Amorevoli, Cortoni ou du plus célèbre encore Anton Raaff. Leur étourdissante agilité appartient à une école qui peine à renaître.
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Il Trionfo di Clelia |
Porsenna |
C.W. Gluck |
1763 |
Bologne |
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V. Kavayias, Armonia Atena dir. G. S. De Risio – CD MDG 2012 |
Ifigenia in Tauride |
Toante |
T. Traetta |
1763 |
Vienne |
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N. Huh, Lautten Compagney Berlin dir. W. Katschner – retransmission de représentations, Heidelberg 2014
A. Bertoldo, dir. B. Campanella – retransmission de représentations, Martina Franca, 1987 |
Ezio [2] |
Massimo |
C.W. Gluck |
1764 |
Vienne |
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S. Ferrari, Orchester der Ludwigsburger Schlossfestspiele dir. M. Hofstetter – CD Oehms |
La Pace di Mercurio |
Marte |
T. Traetta |
1765 |
Bolzano |
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E. Gimenez, orchestre philharmonique de Moldavie dir. H. Handt – retransmission de représentations, Martina Franca, 1979
M. Cechetti, Ensemble Convivium Musicum dir. L. Mangiocavallo – retransmission de concert |
Telemaco |
Ulisse |
C.W. Gluck |
1765 |
Vienne |
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D. Ahlstedt, orchestre de l'opéra de Vienne dir. E. Märzendorfer – retransmission de représentations, Vienne, 1987 |
Alceste |
Admeto |
C.W. Gluck |
1767 |
Vienne |
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Enregistrement au choix |
Ascanio in Alba |
Aceste |
W.A. Mozart |
1771 |
Milan |
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Enregistrement au choix |
Il Ruggiero |
Carlo |
J. A. Hasse |
1771 |
Milan |
> air Di marziali allori |
Ensemble Musica Rara dir. A. Bosman – CD Musicarara 2000
E. Palacio, dir. T. Pál – Metastasio's Kings and Heroes, CD |
Romolo ed Ersilia |
Curzio |
J. Mysliveček |
1773 |
Naples |
> quatuor Deh, invitati serba |
Rôle transposé : D.Q. Lee, Collegium 1704 dir. V. Luks – captation de concert, Karlsruhe 2012 |
Orfeo ed Euridice |
Eagro |
Gluck & J.C. Bach |
1774 |
Naples |
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E. Petti, orchestra internazionale d'Italia dir. A. Salvagno – représentations, Martina Franca, 2009 |
Artaserse |
Artabano |
J. Mysliveček |
1774 |
Naples |
> quartetto Deh respirar lasciatemi |
R. Samek, L'Armonia terrena dir. Z. Klauda – Decade, CD Nibiru 2013 |
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