Au cours des années 1770, le ténor chante les opéras bouffes d'Anfossi, Paisiello, Caruso, Astarita (I Visionari) à Bologne, Turin, Reggio Emilia, Sinigaglia (1777), Monza, Trieste (1780-81) ou encore Florence.
Il est engagé pour la cour d'Esterháza, où réside Haydn, en même que son épouse Maria Antonia, qui s'était déjà régulièrement produite avec lui en Italie. Le couple arrive sur place à l'été 1782. Il reprend le repertoire bouffe – pour l'essentiel – et crée deux œuvres de Haydn : Orlando paladino et Armida, avec Matilde Bologna. Si madame chante dans un registre fondamentalement comique, Antonio y confirme ses talents dans un style plus sérieux, voire entièrement serio dans le cas d'Ubaldo. Il est même spécifiquement en charge des parties de bariténor, assez dramatiques, et trouve naturellement sa place dans productions d'opéra sérieux mis en place à la demande du prince : il est Fernand Cortès dans le Montezuma de Zingarelli en 1785, Tito dans le Giulio Sabino de Sarti en 1783. Il s'illustre aussi dans L'Amor costante de Cimarosa, avec son épouse, Paolo Mandini et Mlle Valdesturla.
Cependant, en 1785 les Specioli sont sans engagement et se rendent à Vienne en quête d'une place ; le ténor est remplacé à Esterháza par Santi Nencini et son épouse.
C'est comme premier ténor serio qu'il paraît à Venise en 1786, en tant que protagoniste d'Antigono de Zingarelli, avec Vitale Damiani et le second ténor Desirò.
Antonio Specioli se produit à Padoue en 1788 dans La Villana riconosciuta, avec son épouse, puis le couple chante à Florence, l'année suivante. En 1791, Specioli est primo mezzo carattere dans Le Trame deluse de Cimarosa à Ferrare.
Une Maria Antonia Specioli-Aloisj se produit seule dans l'opéra bouffe en Italie (par exemple à Trévise en 1798 ou Pérouse en 1805) : c'est sans doute la fille du ténor. |