Excellent ténor milanais.
Dès 1670, on repère un Giosefo Scaccia sur le livret d'Ippolita, reina delle Amazoni d'Agostini, créé à Milan avec la Botteghi. Il est employé à Turin en 1675, décrit comme un « chanteur extraordinaire né à Milan ». C'est à la cour de Parme qu'il semble ensuite attaché, et vers 1683, Scaccia fait partie de l'effectif de la cour de Modène avec les Salicola, les Cottini ou encore Maddalena Musi. On l'y entend dans le rôle de Massimo du Talamo preservato de Ziani, personnage emblatique des ténors du siècle suivants dans le drame que Métastase écrira avec les mêmes personnages. Le ténor paraît à Venise en 1681 avec Pistocchi puis 1684 avec un autre excellent ténor, Cesti, et le contralto Chiaravalle dans des opéras de Legrenzi. Scaccia est de nouveau à Venise en 1686 avec Riccioni et Pistocchi, puis deux ans plus tard pour incarner Il Gran Tamerlano de Ziani avec la célèbre Anna Maria Torri. En 1689, il y chante Armilio e Numitore de G. F. Tosi avec le castrat De Grandis, et paraît à Plaisance l'année d'après dans une page du même auteur, avec le contralto Urbani. Il retrouve Milan en 1694 avec Siface dans Aiace de Magni, et paraît encore plusieurs fois à Plaisance au cours des années 1690, ainsi qu'à Gênes.
Sa présence est également attestée à Rome en 1693, où il interprète le rôle titre du Vespasiano avec Pistocchi et Ballarini, et 1696. En 1695, on le retrouve à Turin comme protagoniste de L'Anfitrione di Plauto de Lignani et Fasoli, avec la brillante soprano Scarabelli. L'année suivante voit la création du Trionfo di Camilla de G. Bononcini à Naples, avec les sopranos Tarquini, Musi, la contralto Riccioni et le castrat Cecchi : l'œuvre remporte un succès phénoménal et bénéficie de nombreuses reprises, phénomène rare à l'époque. Scaccia y incarne un capitaine, personnage subalterne alors typique pour un ténor. Il participe aussi à divers opéras d'Alessandro Scarlatti. Il est à Rome la saison suivante, au Capranica.
En 1701-02, c'est Florence qui accueille le ténor, notamment dans L'Analinda du même Scarlatti, avec Giuliano Albertini et la soprano Torri-Cecchi. Une certaine Alessandra Scaccia partage l'affiche avec lui ; les deux chanteurs sont alors au service de la cour de Mantoue. En 1707, Giuseppe et Alessandro sont de nouveau à Venise pour chanter A. Scarlatti avec deux cygnes napolitains : Sassano et Grimaldi. Giuseppe participe ainsi au Trionfo della libertà et Mitridate Eupatore – avec Alessandra dans la première œuvre, et la Scarabelli. Les Scaccia paraissent encore à Plaisance en 1707-08 dans deux opéras, dont un d'Albinoni. En 1709, on identifie pour la dernière fois les Scaccia à Bergame (avec la Giusti et le castrat Carboni), Gênes et Milan.
Le ténor est visiblement l'un des tout meilleurs de sa tessiture à une époque où il est encore difficile de s'imposer au premier plan avec une voix masculine naturelle. Il faut attendre les Borosini, Paita, Fabri et Barbieri pour que les ténors prennent place en tête d'affiche. Quoi qu'il en soit, Scaccia impose déjà une belle virtuosité dans les airs de Mezio. |