Ce ténor est aussi souvent mentionné comme basse, et de fait les rôles qu'il a créés sont chantés par des barytons comme par des ténors. Renda possédaient donc un double registre, ou tout simplement une voix centrale accessible à divers types de voix.
Alessandro se produit d'abord longuement à Naples dans les opéras comiques donnés au théâtre des Fiorentini, où il se produit très régulièrement entre 1733 et 1748. Le répertoire est en langue locale, bien que Renda soit originaire de Rome – mais ses rôles sont peut-être en Toscan – et signé par des maestri comme Latilla (Angelica ed Orlando en 1735), Villani, Leo, Palella (Il Chimico, 1742), Arena, Logroscino (Il Governatore, 1747), Sellitto, Sarro, Perez... Parmi ses partenaires réguliers figurent les basses D'Ambriogio, Romaniello et De Amicis, tandis que plus exceptionnellement paraissent à ses côtés d'autres talents comme la contralto Penni, Caterina Aschieri et Colomba Mattei.
Pour le carnaval 1749, Renda est à Rome et participe à des pages bouffes de Cocchi et Sciroli (Madama prudenza) avec le castrat Casimiro Venturini. À Venise, il se distingue dans les fameuses créations bouffes du tandem Galuppi-Goldoni qui se répandent comme une traînée de poudre, à commencer par L'Arcadia in Brenta en 1749. La célèbre basse Baglioni l'accompagne dans ces créations, avec des chanteuses comme Mlles Penni, Rossignoli ou les filles Balgioni. Il revient à Rome pour le carnaval 1752-53, pour chanter Cocchi et Jommelli.
Renda retrouve encore Naples en 1751 puis 1753 dans L'Elmira generosa de Logroscino, après quoi sa trace est perdue. Il n'en aura pas moins porté l'émergence du genre bouffe à la fois dans les traditions napolitaine et vénitienne, pendant une vingtaine d'années. |