La carrière de ce ténor bolonais débute au cours des années 1750. Mais les premières traces du chanteurs apparaissent entre Stuttgart et Ludwigburg, comme virtuose de chambre du duc de Württemberg, entre 1763 et 1765 environ. Il chante ainsi Publio dans La Clemenza di Tito ou encore Adrasto dans la reprise du Demofoonte de 1765, opéras de Jommelli où brillent aussi Cortoni et la prima donna Masi-Giura. La même année, on l'entend à Livourne, notamment dans Didone abbandonata de Zannetti, ainsi que Lucques, et Florence où il chante une page de Galuppi avec le castrat Veroli. En 1769, Prati est à Parme avec la Bastardella.
En 1768 (et avant ?), Prati se produit à Prague pour interpréter Boroni avec la Calori. À compter de 1768, il paraît à St-Pétersbourg comme premier ténor impérial, et brille notamment dans les opéras sérias de Traetta : L'Olimpiade en 1770, Antigona en 1772 avec Monanni et la Gabrielli, Lucio Vero en 1774... On l'entend également dans des œuvres de Galuppi (Ifigenia in Tauride en 1768 avec Luini pour l'anniversaire de l'impératrice), Salieri (Armida en 1776 avec Sartorino) et autres musiciens.
En 1768, son épouse, la danseuse Giovanna Mercuri-Prati, entre aussi au service de Catherine II jusqu'en 1777, année qui marque le départ du couple de Russie : Prati est remplacé par Babbini comme premier ténor.
Auréloé par ces années à un poste prestigieux,Prati participe à la première d'Europa riconosciuta de Salieri pour l'inauguration de la Scala de Milan avec la Balducci, Danzi-Lebrun, Rubinelli et Pacchierotti, en 1778. À l'issue cette première saison scaligère, le ténor est à Venise pour le carnaval 1780, avec Agujari, dans Demetrio de Bianchi. Après un passage à Turin (Arminio d'Ottani, ci-contre), il s'installe à Naples jusqu'en 1783, interprétant Cimarosa, Sarti, Insaguine, Bianchi, Gazzaniga et notamment l'une des premières œuvres de Zingarelli, Montezuma, avec Tommaso Consoli et Agata Carrara. On le repère encore à Gênes pour le carnaval 1784, notamment dans Tito Manlio de Giordani avec la Morichelli, puis à Milan pour des opéras de Zingeralli et Mortellari, flanqué du castrat Bruni et de la Chiavacci.
Il est probable que sa carrière prenne fin peu de temps après.
Antonio Prati est incontestablement un excellent ténor, et se place parmi les meilleurs de sa tessiture à l'époque, avec Tibaldi, Cortoni et D'Ettore. Typiquement barytonale, sa voix pouvait s'envoler vers de redoutables aigus et vocaliser. |