Né à Bologne, Antonio Pini semble mener une carrière fort longue, hélas difficile à retracer dans son entier.
Le jeune ténor se trouve à Barcelone pour les saisons 1752-53 (sans doute dans des opéras bouffes et sérieux, notamment de Scolari) puis 1760-61. Il est possible qu'il reste dans la péninsule ibérique pendant une longue période, cependant il est à Parme pour chanter le petit rôle d'Aminta dans L'Olimpiade de Duni, en 1755, face à Basteris et Manzuolin, et à Bologne en 1760.
En 1761-62, sa présence est également attestée à la cour wurtembergeoise : il chante alors Ircano dans Semiramide riconosciuta de Jommelli avec les castrats Ciaccheri, Guadagni, et les divas Masi et Bonnani.
On l'entend par la suite en Italie, avec le titre de virtuoso di camera e di cappella del re di Sardegna.
Pini est par exemple à Bergame en 1765, puis Alessandria et Crémone. Le voici à Venise en 1767, avec Rauzzini, comme premier ténor dans un opéra de Guglielmi. Il chante pour les carnavals 1769 et 1770 à Turin, avec Clementina Spagnoli puis la Girelli, par exemple dans Armida d'Anfossi (1770) dans lequel s'illustrent aussi les castrats Pietro Benedetti et Bedini. L'année suivante, le ténor participe aux célébrations des noces de la princesse de Savoie à Turin avec la pastorale Issea de Pugnani. Il reprend Il Re pastore de Galuppi à Gênes avec la Bastardella et Tonarelli. Après Pavie, Pini est à Milan en 1776 avec Millico et Camilla Mattei, notamment pour Merope de Traetta.
C'est à Naples qu'on le retrouve en 1780 et 1781, avec la Balducci et Marchesi, dans de nombreuses œuvres de Bianchi, Schuster ou encore Martín y Soler.
Pini se produit à Turin en 1782 pour la visite du grand duc Romanov, marquée par Il Trionfo della pace de Bianchi, avec le castrat Muschietti. Deux ans plus tard, il y chante une autre festa teatrale composée par Tarchi pour la venue du roi de Suède : la Banti et Crescentini sont à ses côtés. Cette fidélité à la cour et au théâtre turinois s'explique par son poste à la chapelle locale, où il côtoie sans doute l'excellent Pompeo Basteris. |