Ce valeureux ténor natif de Bologne est issu de la glorieuse école locale tenue par Bernacchi.
Il se produit sur scène dans l'opera seria dès 1746, à Venise, dans Catone in Utica de Jommelli avec le castrat Ciardini et la prima donna Stabili.
Présent à Vienne pour la saison 1748-49, il croise Caffarelli, la Tesi et le fabuleux Raaff, qui lui prodigue peut-être des conseils, mais s'imposera comme un ténor plus talentueux tout au long de sa carrière – Raaff n'avait pas de rivaux dans sa tessiture. Il y chante plusieurs pièces dont Artaserse de Galuppi et Merope de Jommelli.
On l'entend ensuite à Venise. Dès 1750-51, le jeune Panzacchi s'illustre à Turin avec Elisi et la soprano Casarini, créant par exemple Il Dario de Galuppi. Ce passage italien sera court : il est convié à la cour de Madrid par Farinelli, qui a dû recevoir des commentaires flatteurs de la part de Metastasio à Vienne.
Entre 1751 et 1755, Panzacchi est premier ténor de la cour royale d'Espagne, avec Manzuoli, Anna Peruzzi, la Castellini et la Mingotti. On l'entend aussi dans L'Isola disabitata de Bonno, en 1753, et dans les opéras de Conforto (Siroe en 1752, etc.), Jommelli (Demetrio en 1751, etc.). Il est rejoint par Raaff qui lui vole la première place dans certaines productions, certains opéras madrilènes se jouant même avec deux grands ténors et des castrats du renom d'Elisi, Cornaggia et Veroli : c'est par exemple le cas d'Adriano in Siria de Conforto en 1757, dans lequel Panzacchi est le rôle titre, et Raaff Osroa.
Revenu en Italie, Panzacchi reçoit une nouvelle invitation, émanant cette fois-ci de la cour de Munich. Il y arrive en 1760 et y demeure en service jusqu'à la fin de sa carrière, en 1782, période néanmoins émaillée de quelques prestations à l'étranger : il est à Turin en 1763-64 et 1775-76, Florence en 1777, et participe aux célébrations des noces de l'archiduc Leopold en 1765 à Innsbruck dans Romolo ed Ersilia de Hasse avec Anna De Amicis, Guadagni, Pacchierotti et Luca Fabris.
À Munich, Panzacchi crée des opéras de Bernasconi comme Agelmondo en 1760, Demofoonte en 1766. Il partage ainsi la scène avec la Mingotti en fin de carrière. À partir de 1768, Panzacchi doit laisser quelques rôles principaux à Guglielmi D'Ettore, qui a pris du galon. On l'entend en Alessandro du Re pastore de Guglielmi en 1774, et Ezio de Mysliveček en 1777 avec les castrats Marchesi et Consoli. Il est là encore finalement eclispé par Raaff, qui rejoint la troupe en 1778. Le seul rôle connu de Panzacchi marque la fin de carrière : il est Arbace dans Idomeneo, re di Creta de Mozart en 1781, rôle de style virtuose ancien qui offre néanmoins suffisamment d'espace dramatique à l'interprète lors des récitatifs et airs, pour peu qu'on veuille bien ne pas les sabrer. Panzacchi était en effet réputé comme acteur, contrairement à Raaff. Ce concurrent difficilement égalable ne doit toutefois pas faire oublier que Panzacchi était l'un des premiers ténors, et des mieux payés, de son temps. Laissons la princesse Josepha Maria exprimer son avis sur le ténor, à l'occasion d'une reprise de Temistocle de Bernasconi en 1762 (en français dans le texte, sic) :
come vous Souhaitèe Savoir come cet Opéra du Carnaval a reusi je vous diroit que Panzaky a fait merveile tant par Sa voix, façon de chanter, et action qui est admirable |
