On sait très peu de choses sur ce ténor, si ce n'est qu'à partir de son arrivée à Hambourg en 1719, il s'impose comme l'un des vocalistes les plus fréquemment et longuement employés de la ville, tant à l'église que sur les planches du célèbre théâtre de la place du marché aux oies (à partir de 1722). Mattheson, qui dirige la cathédrale et propose régulièrement des oratorios, l'engage. Möhring y chante notamment Christi Wunder-Wecke bey den Schwachgläubigen en 1719 avec la basse Grünewald.
Ténor accompli, il chante jusqu'au si3 et vocalise avec une belle aisance. C'est le principal ténor de la troupe au cours des années 1720, avec le cadet des Riemschneider (l'aîné est baryton et généralement primo uomo). Engagé avec le castrat Campioli, il chante aussi régulièrement avec les sœurs Monjo, la basse Westenholz, la mezzo-soprano Polon, la prima donna Kayser et la fille du compositeur Kaiser, ainsi qu'avec les autres ténors, sopranos, basses ou encore falsettistes locaux. Il épouse d'ailleurs la soprano Kelp. Le répertoire est constitué de créations et reprises mêlant allemand, italien voire français, signées Telemann ou Kaiser, mais aussi importées de Haendel, Campra, Caldara, Orlandini, Gasparini, Porta, etc. Ainsi, on entend Möhring en Orazio du Muzio Scevola de Londres en 1723, l'année suivante dans Ariadne de Keiser, des pages de Kunzen, Das jauchzende Grossbrittanien de Telemann en 1728, Margharita, Königin von Castilien du même en 1730... Il n'est que Nirenus du Julius Caesar de Haendel en 1733, année où il chante encore Der Weiseste in Sidon de Telemann.
Mattheson meurt en 1739 ; la basse Riemschneider lui succède brièvement à la tête des offices musicaux de la cathédrale, puis Möhring à compter de septembre 1741. Deux Passions qui lui sont attribuées sont exécutées en 1746 et 1747. |