Ténor florentin spécialisé dans les rôles de demi caractère de l'opéra bouffe.
On le retrouve en 1779 à Naples dans L'Infedeltà fedele de Cimarosa avec la soprano Falchini. En 1783, il crée L'Isola disabitata de Paisiello à Florence, et chante à Rome l'année suivante, avec le jeune Andrea Martini et Benucci dans une pièce de Cimarosa. Entre-temps, le ténor s'était illustré à Padoue en protagoniste du Demofoonte d'Alessandri, avec le grand Marchesi et la Morichelli.
Époux de la cantatrice bouffe Anna Benini dès 1784 (environ), il forme avec elle un couple réputé dans le genre bouffe, dans les premiers rôles.
Les Benini se rencontrent peut-être à Naples, alors centre important de l'opéra bouffe avec les œuvres de Cimarosa, Paisiello et autres, avec les célèbres basses Casaccia, Luzio, Trabalza. Mengozzi et Benini sont donc au Teatro Nuovo entre 1784 et 1786 et créent notamment La donna sempre al suo peggior s'appiglia en 1785, entre autres pages de Cimarosa, Paisiello, Guglielmi et Monti.
Anna Benini et Mengozzi sont engagés à Haymarket à Londres en 1786-87. Les grands Calvesi et Morelli s'arrogent la plupart des rôles, mais Mengozzi participe à certaines représentations de Giannina e Bernardone, ainsi qu'au pasticcio Il Tutor burlato.
Il participe à une tournée de la troupe du King's Theatre à Paris, et se fait ainsi connaître du public français. On trouve alors que Mengozzi a la voix usée, lors de concerts donnés jusqu'en 1788. Mais il demeure dans la compagnie italienne se produisant au théâtre de Monsieur, tandis qu'Anna Benini poursuit sa carrière à Madrid : il est officiellement engagé comme auteur et claveciniste (comme Ferrari et Cherubini), mais chante régulièrement, comme en 1790 dans La Buona figliola de Piccinni avec Viganoni et Rovedino, ou le pasticcio Il Diletante. L'année suivante, il est accompagné de la Morichelli et de la basse Morelli pour une page de Gazzaniga dans laquelle il insère certaines de ses propres compositions. L'essentiel du répertoire joué est constitué de reprises volontiers modifiées, surtout pour faire briller les talents de chacun : la Morichelli, Viganoni, Simoni et même Mengozzi insèrent souvent de nouvelles compositions ou des extraits de style serio pour mieux exploiter leur virtuosité. En 1792, cependant, on produit une nouvelle œuvre avec le Signor di Pursognac de Jadin, inspiré de la pièce de Molière.
Mengozzi reste à Paris jusqu'à la fin de sa vie, en 1800, excepté un séjour à Bordeaux. Ses quelques opéras comiques français recueillent un certain succès, comme Les Habitants de Vaucluse. Il assume également des fonctions pédagogiques au conservatoire de Paris, et forme quelques chanteurs français. Alexandre-Joseph-Pierre de Ségur (librettiste de La Dame voilée mis en musique par le ténor pour le théâtre Feydeau en 1799) commente ainsi :
Ce musicien, plein de grâce et de goût, avait apporté d'Italie le double talent de chanteur parfait, et de compositeur estimé. [...] Le théâtre de bouffons s'étant dispersé, Mengozzi donna plusieurs opéras qui eurent un grand succès sur le théâtre de Montansier. [...]
Le Moniteur universel de décembre 1789 est très élogieux concernant les représentations de La Pastorella nobile de Guglielmi, avec le couple Mandini et Rovedino :
Après les vives impressions qu'ont produites sur le public, depuis plusieurs mois, les brillantes qualités de M. Viganoni, il fallait, en paraissant dans un rôle qui semblait lui convenir, tout le mérite de M. Mengozzi, pour se concilier la faveur et les applaudissements qu'il a obtenus : mais on est toujours sûr de plaire, quand au savoir consommé on joint le goût et l'habileté qu'on connaît à M. Mengozzi.
Sa fille Marie Mengozzi, ensuite épouse Guillemin, née à Paris en 1791, mène une carrière de chanteuse et actrice en Italie et en France. |