Ce chanteur est originaire de Cesena. On l'entend à Venise entre 1755 et 1758, notamment avec Serafina Penni et Antonia Zamperini dans La Cascina de Scolari. Il crée et reprend aussi des opéras de Galuppi et Goldoni, dont La Diavolessa, et de Brusa, Fischietti et Ciampi. Le ténor passe ensuite à Milan pour interpréter Galuppi. En 1760, Giovanni est à Rome est prend part à la création d'un des bijoux du genre buffo : La Buona Figliuola de Piccinni, avec les basses Giuseppe Casaccia et Carattoli ainsi qu'un de ses partenaires les plus réguliers, le castrat Savoj. Le marchese della Conchiglia est l'un de ses rôles fétiches, qu'il interprète une douzaine de fois entre Bologne, Rome, Faenza, Reggio, Vienne et Londres. On le retrouve encore à Rome en 1761 et 1764, et il est probable qu'il interprète de nombreuses œuvres durant cet intervalle – dont au moins deux créations sur des livrets de Goldoni. On l'entend aussi à Vienne en 1764 pour interpréter Galuppi et Piccinni, notamment La Schiava, avec Caterina et G. B. Ristorini ainsi que Carattoli. Le chanteur brille de nouveau au San Samuele de Venise dans des pages comiques de Scolari en 1765-66.
Lovattini est engagé au King's Theatre de Londres dont il demeure l'un des piliers entre 1766 et 1772. Charles Burney lui reconnaît une voix douce et colorée, un excellent sens de l'humour, du goût et de l'expression, lui assurant des applaudissements constants. Le même Burney précise, dans son Histoire de la musique, que la basse Morelli, malgré ses talents, ne saurait remplacer le charme de Lovattini comme vedette de l'opéra bouffe. En effet, Lovattini ne chante que dans l'opera buffa, très souvent avec le soprano Gasparo Savoj, par exemple dans I Viaggiatori ridicoli tornati in Italia ou encore Le Pazzie d'Orlando (avec Polly Young) de Guglielmi.
Son retour est annoncé dans la Gazzetta toscana en 1774 : il est engagé pour deux ans à la cour de Florence. Lovattini retrouve toutefois Londres pour la saison 1774-75. Toujours en 1774, il reparaît à Rome dans La Finta Giardiniera d'Anfossi, où le jeune castrat Marchesi débute comme protagoniste, avec la basse Marchetti.
Michael Kelly rapporte avoir rencontré le ténor à Bologne en 1782, et raconte qu'il s'est désormais retiré et vit dans l'opulence. Lovattini fait partie des meilleurs ténors de ce répertoire dans le troisième tiers du siècle, avec Laschi, Ristorini et avant Calvesi ou encore Viganoni. |