Né à Venise, Padoue ou Vérone selon les sources, Lazzarini est apparemment élève du grand compositeur Giovanni Paisiello. À ses débuts, âgé d'un peu plus de vingt ans, il paraît à Lucques dans une page de Zingarelli qui devient son compositeur fétiche. Peu après, Paisiello lui confie le rôle du soupirant Lindoro dans son plus succès, Nina, à Caserte en 1789 avec la très populaire et touchante Coltellini. Le ténor retrouve le genre serio à Florence en 1790 avec le castrat Sartorino pour interpréter Andreozzi.
Gustavo est à Londres pour les saisons 1790-92, à la fois pour l'opéra bouffe et l'opéra sérieux. Dans ce dernier genre, il retrouve les immenses Pacchierotti et Mara dans l'Armida de Sacchini revue par Andreozzi et Mazzinghi. On l'entend aussi dans d'autres pages sentimentales, principalement de Paisiello dont il crée La Locanda avec la basse Morelli. Les critiques sont très positives, on loue son agilité, mais les applaudissements ne suffisent pas à le retenir en terre britannique.
Lazzarini paraît à nouveau à Florence avec le soprano Sassaroli. On le retrouve à Milan en 1794 avec la contralto Grassini et le soprano Marchesi, chantant Zingarelli et Portogallo. À Livourne, il crée Artaserse d'Isouard flanqué du castrat Martini. On l'entend également à Brescia avec Rubinelli. Lorsque la brillante Elisabeth Billington parcourt l'Italie, Lazzarini est son partenaire à Venise dans plusieurs opéras sérias, en 1795-96, dont Merope de Nasolini. Une chronique indique néanmoins qu'il ne fait pas le poids face à la fascinante cantatrice britannique... Gustavo se produit à la Scala de Milan en 1798 pour une reprise du grand succès du temps, Gli Orazi e i Curiazi de Cimarosa, aux côtés du castrat Crescentini et de la soprano Ricciardi-Paër. Chose intéressante, c'est ensuite le rôle de Curiazo destiné à l'origine à ce castrat que Lazzarini chante dans une production à Bologne en 1800, avec Domenico Mombelli en Orazio (rôle du premier ténor) et la soprano Bertinotti.
Lazzarini se produit également plusieurs fois en Pologne. En 1798, c'est à la cour royale de Lisbonne qu'il se rend, avec Crescentini.
En 1801, Lazzarini se trouve au tout nouveau Théâtre des Italiens de Paris et donne la première française du Matrimonio segreto de Cimarosa, avec la basse Rafanelli bien connue localement. Il chante aussi Portogallo, Di Capua, Cimarosa, etc. Les critiques sont mitigées, mais cela ne l'empêche pas de participer à l'exécution des pages données lors du sacre de Napoléon. Fabien Pillet écrit ainsi en 1801 :
Lazzerini, quant au talent, au physique, à la voix, [a] beaucoup plus de rapport avec Mengozzi qu'avec Mandini. Sa méthode est très-bonne, il a du goût, de l'expression, de la sensibilité ; mais sa voix est d'une extrême faiblesse, ses moyens paraissent épuisés, et ce n'est qu'à l'aide d'efforts pénibles qu'il parvient à donner à son chant les ornements que son goût lui indique. [...] Il me fait souffrir, voilà ce qu'on entend dire de tous côtés, à ceux même qui sont le plus disposés à lui reconnaître un talent réel [...]
Le ténor paraît encore à Venise en 1804 avec le castrat Testori. Il prend apparemment sa retraite peu après. |