Ce chanteur fait partie de l'école bolognaise d'opéra bouffe, qui voit fleurir plusieurs talents comme la basse Pertici. Il est généralement désigné comme ténor, mais on peut supposer qu'il disposait d'une voix moyenne, peut-être barytonnante, et c'est surtout comme acteur comique qu'il est reconnu, non pour son talent vocal.
En début de carrière, Gaggiotti chante tout de même des rôles sérieux, dès 1714 à Modène dans un Radamisto. Il paraît aussi à Ferrare, avec Lucrezia Baldini. Mais c'est bien dans le genre léger qu'il s'illustre le plus dans la suite, par exemple à Venise en 1720 où il est Elpino, rôle comique de la Griselda d'Orlandini, avec les castrats Pasi, Carboni et la contralto Mazzanti. La même année, il a l'honneur d'intégrer la prestigieuse Accademia filarmonica de sa ville natale. En 1724, il est au théâtre Marsigli-Rossi de Bologne avec la basse Montanari pour Amor non vuol rispetto de Buini. On l'entend à Faenza en 1727 avec la contralto Lolli. Il participe à un opéra d'Albinoni au San Moisè en 1728 puis est en charge des intermezzi au San Cassano en 1729 ; il collabore avec Rosa Ruvinetti en 1731 près de Bologne, puis Santa Marchesini à Mantoue (La Vendetta di Despina). En 1733, le ténor chante un intermède de Hasse à Gênes, avec la contralto Faini ; un duo inédit est ajouté à la pièce pour l'occasion. Il chante plusieurs fois à Pise. On l'entend près de Bologne en 1737 pour La Zanina de Buini, dramma per musica satirique repris à Venise en 1742, avec encore Gaggiotti mais aussi le ténor Negri et la contralto Romani. Il est peu après à Florence avec le ténor Laschi et l'épouse de ce dernier, ainsi que Francesco Baglioni : la troupe foule aussi les planches romaines et napolitaines, par exemple pour interpréter Latilla et Auletta.
Gaggiotti est de ces interprètes qui parcourent l'Europe entière et exportent l'art du buffo dans le continent, notamment au sein de la troupe de Pietro Mingotti. Ainsi, en 1737-39, Pellegrino chante à Graz, en Styrie, avec Anna Isola. En 1745, après être passé par Leipzig, Gaggiotti chante Grilletta e Pursognacco d'Orlandini à Hambourg. Ces nombreuses prestations hambourgeoises lui permettent de chanter Scalabrini, et de partager la scène avec la jeune Regina Valentini-Mingotti (il est Titiro dans Angelica e Medoro). On l'y entend encore en 1748, dans un ensemble comprenant la Turcotti, Maria Masi, le ténor von Hager et le castrat Antonio Casati. Il est engagé à la cour du Danemark à la même époque, à la suite des prestations de la compagnie de Mingotti sur place. Il donne ainsi des intermèdes avec la très populaire Grazia Mellini-Scalabrini, épouse du maître de chapelle, comme L'Impresario dell'isole canarie d'Orlandini. La sœur supposée du chanteur, Marianna Galeotti-Gaggiotti, est en charge des premiers rôles masculins sérieux – faute de castrat.
Il chante peut-être Pergolesi à Hambourg en 1752.
Pellegrino écrit également des livrets (un exemple en 1720). C'est à Bologne qu'il finit ses jours.
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