Le ténor paraît à Modène en 1782 avec le castrat Coppola et la soprano Lusini, dans Nitteti de Monza, déjà premier ténor. Après un passage à Alessandria, il retrouve Modène le carnaval suivant, avec le primo uomo Folicaldi, dans deux autres opere serie. Le grand genre reste son domaine d'élection lorsqu'il chante au San Benedetto de Venise avec le castrat Ceccarelli et la soprano Alberoni dans Nettuno ed Egle de Pio. Sa carrière se poursuit sur des scènes de second plan : Trévise, Crémone, Reggio, Modène. Dans cette première ville, il se produit dans Mesenzio de Cherubini avec la prima donna Maria Marchetti Fantozzi : cela indique que le couple s'est marié depuis peu, sans doute dans le courant de 1783. Dès lors, la carrière d'Angelo est portée par celle de son épouse, certainement plus douée et recherchée. La diva porte le nom de son époux et exige probablement qu'il soit engagé avec elle, ce qui est souvent le cas pendant de longues années.
Angelo assure tout de même quelques engagements sans elle, par exemple à Lucques en 1785 dans Partenope sul lido etrusco d'Andreozzi avec Luisa Laschi et le castrat Neri. Il continue à Florence dans deux opéras où brillent Cecilia Giuliani et Rubinelli, avec la musique de Mortellari et Tarchi. En 1786, le couple Fantozzi est réuni à Naples au Teatro del Fondo, où ils créent notamment un opéra du castrat Millico intitulé La Zelinda, avec le soprano Martini. En 1788, Angelo chante sans son épouse à Pérouse avec Bedini, ainsi qu'à Plaisance. Les Fantozzi sont ensemble à Trévise et Gênes. Angelo est ensuite à Venise avec la Macciorletti-Blasi et le castrat Tajana (Ipermestra d'Astarita), à la Scala avec la Banti, puis à Bologne avec Margherita Morigi et le soprano Francesco Porri.
En 1790, le couple Fantozzi est réuni pour deux créations emblématiques de la décennie : La Morte di Cesare de Zingarelli et La Morte di Semiramide de Borghi, avec le contralto Rubinelli. L'année suivante, Fantozzi est à Padoue avec la grande Todi, mais ne participe pas à la Clemenza di Tito de Mozart avec son épouse, prestigieuse création à Prague où Baglioni est premier ténor. Les deux Fantozzi se retrouvent à Trieste dans encore un récit sinistre prisé à l'époque : le reprise de La Morte di Cleopatra de Nasolini, avec Crescentini.
En 1793, Fantozzi et son épouse sont engagés à la cour de Berlin, où ils achèvent leur carrière. Leurs prestations s'étalent sur dix ans. Les Fantozzi se font entendre dans de nombreuses pages du maître de chapelle Righini, par exemple Il Trionfo d'Arianna (1793), Tigrane (ci-contre), Armida (1799) ou encore La Selva incantata (1803). C'est dans cette dernière œuvre qu'Angelo paraît la dernière fois. Le ténor est aussi entendu dans Gluck (Alceste en 1796), des opéras de Himmel, notamment Semiramide où son épouse ne chante pas au profit de l'excellente Schick, une reprise d'Epponina de Sarti et Rosmonda de Reichardt. Parmi ses autres partenaires réguliers figurent la soprano Schmalz, le castrat Tombolini et les basses Fischer et Franz.
La fille de Maria et Angelo, Giuseppa (Josepha) Maria-Fantozzi, voit le jour en 1789 à Modène. Elle mène une carrière lyrique en Allemagne à partir de 1803 sous son nom d'épouse, Weixelbaum. Divers sources indiquent qu'Angelo Fantozzi était baryton, au chant moyen mais bon acteur : donc au moins un ténor à voix grave. Si sa carrière a certainement profité de celle de son épouse, il s'est tout de même produit seul dans d'excellentes distributions. |