Pietro De Mezzo est vénitien, et même selon son surnom della Bragola, une place du marché.
On le repère bien au San Moisè de Venise dès 1754-55, dans Antigona de Galuppi avec la Segantini et le castrat Antonio Casati. Sa carrière semble se développer assez tôt en dehors de l'Italie, puisqu'il est annoncé à Amsterdam en 1754 comme arrivant de la cour de Brunswick. Pietro De Mezzo effectue alors une tournée en Hollande, qui passe aussi par Utrecht. Le ténor est à Vérone et Venise, puis se rend à Vienne fin 1756 où il rejoint la Gabrielli, Mazzanti et Belli, notamment dans Il Re pastore de Gluck et La Caduta di Adamo de Galuppi.
Pietro interprète Jommelli, Carcani, Perez ou encore Monza à Brescia, Mantoue, Milan et Parme, où il retrouve le castrat Belli avec la Pilaja dans Solimano de Traetta. Il est répérable à Milan puis Padoue en 1760 (avec Marianna Bianchi et Veroli), Turin en 1760-61 dans Artaserse de J.C. Bach et Tigrane de Piccinni avant de chanter à Naples toutes les saisons du carnaval jusqu'en 1764. C'est l'occasion pour lui d'interpréter divers opéras avec le contralto Cicognani (dont Antigono de Piccinni), la Gabrielli (Armida de Traetta) ou encore un Caffarelli en fin de carrière dans une cantate de Cafaro.
L'année suivante, Pietro De Mezzo est à Venise, avec le castrat Antonio Goti, et donne par exemple Adriano in Siria de Guglielmi. Il intègre les effectifs de la chapelle de San Marco (où se produit le jeune Pacchierotti) en 1765, en qualité de basse, et obtient une charge de professeur de chant aux Derelitti, l'une des institutions pour jeunes musiciennes dont la ville s'est fait une spécialité, sans cesser pour autant de chanter. Il reprend la célèbre Armida de Traetta en 1767, et interprète de nombreuses œuvres de Galuppi (Cajo Mario avec Luca Fabbris). Il passe également par le théâtre de Prague, où il chante avec la Girelli et Pietro Santi en 1765 puis avec Angela Calori en 1767. On l'entend surtout à Venise néanmoins, ainsi qu'à Vérone, Mantoue et Florence. Il entame la nouvelle décennie à Lucques, puis Livourne dans Alessandro nell'Indie de Sacchini avec le primo uomo Veroli. De Mezzo paraît en 1773 à Rome, avec Tenducci. En 1776, il est à encore à Venise et chante avec Guadagni en privé. Mantoue le reçoit encore en 1777, avec Arnaboldi.
Un livret de 1781 indique qu'il chante Charmi dans La Betulia liberata de Morosini, avec le castrat Casati, qu'il retrouve l'année suivante dans Giuseppe riconosciuto du même auteur. On confirme encore son engagement à San Marco en 1795 : c'est une remarquable longévité.
Il est souvent qualifié de basse (à San Marco notamment), ce qui doit traduire une voix assez centrale, pas franchement portée sur l'extrême agilité. Il est renommé comme professeur et se pique également de composer, laissant quelques duetti da studio pour deux sopranos conservés à Bologne. |