Antonio Denzio naît à Venise, probablement au cours des années 1690, peut-être de l'impresario Pietro Denzio ; il se peut que la cantatrice Elisabetta Denzio, emportée fort jeune en scène, soit sa sœur.
Sa première apparition connue a lieu dans sa ville natale au San Moisè dans Laomedonte de Baseggio, La fede tradita e vendicata de F. Gasparini et enfin La costanza trionfante degli amori et degli odii de Vivaldi. Ce dernier et Denzio se lient d'amitié et collaborent activement en qualité d'impresarios. En attendant, le ténor continue de se produire à Venise jusqu'en 1718 en chantant Porta, Pollarolo etc. Il est ensuite à Ferrare dans Il Tradimento tradito attribué à Albinoni, puis Brescia avant de retrouver Venise en 1720. Le Paride d'Orlandini donné au prestigieux San Giovanni Grisostomo présente une belle distribution, avec la Bordoni, Carlo Scalzi, la basse Zannoni ou encore la contralto Diana Vico. Denzio chante aussi au San' Angelo, puis à Padoue et Turin, dans Venceslao de Boniventi et d'autres œuvres de Fiorè, Orlandini etc.
L'impresario de Turin a des contacts à Prague, et c'est peut-être lui qui fait en sorte qu'on y engage Denzio à la fois comme ténor et impresario pour constituer une troupe pour le théâtre du comte Sporck, sous la tutelle d'A. M. Peruzzi. Denzio a rencontré nombre de chanteurs qu'il invite alors à Prague au fil des saisons, dont les contraltos Laurenti, Orlandi, les soprano Giusti, Gualandi, le ténor Felice Novelli, le castrat Francesco Braganti, etc. Il est en charge de l'adaptation des partitions, du recrutement des chanteurs, écrit de la musique et des livrets...
La première saison est lancée en 1724 et la gestion particulièrement complexe, avec des hauts et des bas, marquée par un déclin certain dès 1729 ; la compagnie constitue néanmoins la plus importante pour l'opera seria en dehors d'Italie. De nombreux chanteurs se succèdent, régulièrement envoyés de Venise sur les conseils de Vivaldi. Denzio chante dans L'Amore tirannico de Feo avec son épouse Teresa Peruzzi en 1727, puis le rôle titre d'Artaserse avec Francesco Braganti et Chiara Orlandi en 1728. Dans Armida al campo d'Antonio Guerra, il est Argante accompagné d'Angela Capuano et Matteo Luchini, et chante encore le rôle principal de Farnace de Vivaldi (1730). Denzio redonne et adapte également une partie de son répertoire italien, dont les opéras d'Albinoni et de nombreux airs et opéras de Vivaldi (Doriclea, Dorilla in Tempe), sans doute présent en personne à Prague en 1730 pour Argippo. On donne aussi de nombreux pasticci à Prague, comme Penelope la casta cette même année, des œuvres d'auteur anonyme (Ermelinda de 1734) et à portée nationaliste comme Praga nascente da Libusse e Primoslao.
Denzio retourne en Italie vers 1737. On l'entend à Bergame en 1738 dans un pasticcio d'Orlando comprenant des airs de Vivaldi. |