Le ténor semble à Livourne vers 1710. Il est à Venise en 1711 puis 1713 : d'après les livrets, il est employé à la cour de Toscane. Il crée par exemple Costantino de Gasparini avec le castrat Romani et le soprano Landini, ou encore I Veri Amici de Paulati avec Vienna Mellini et Carboni. On le repère ensuite à Mantoue en 1713, mais c'est la dernière trace du chanteur en Italie : Cignoni est ensuite membre de la cour munichoise où il demeure de nombreuses années, avant 1717 et jusqu'à 1742 au moins.
Cignoni participe à de nombreuses productions d'opéras et œuvres de circonstance à la cour, très majoritairement signées du maître de chapelle Pietro Torri (Astianatte, 1717, Merope, 1719 ou encore Griselda en 1723). Avec lui paraissent de très bons chanteurs au fil des années 1720, notamment la Bordoni et les castrats Bernacchi et Bartoli, membres de la cour comme lui, ou occasionnellement Farinelli (Nicomede en 1728). D'autres chanteurs sont moins brillants et purement locaux, comme les chanteuses Casolani, Gianettini et les castrats Agostino Galli et Bartolomeo Strapparapa. Vers 1727, il est rejoint par un autre ténor à la cour, Giovanni Berberich [Perprich], alors que les productions sont un peu moins prestigieuses, avec des artistes de moindre envergure comme le castrat Galli passé au grands rôles, ou la soprano surnommée Bavarese, et des invités comme la contralto Teresa Peruzzi. Il continue de chanter Torri (L'Ippolito en 1731) ou plus tard le nouveau maître de chapelle Porta, à partir de 1737, année de la dernière prestation du ténor dans un opéra, Ifigenia in Aulide, où paraît également le jeune phénomène Lorenzo Ghirardi.
Le répertoire de Torri reste en grande partie à redécouvrir, mais les partitions indiquent que Cignoni était vocalement très capable. |