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Giuseppe CANAVESE

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Aussi [Canavesi]

Ce ténor fait une assez belle carrière pour son temps.
Depuis Rome, Paolo Falconieri écrit à Florence en 1683 :
Voici les raisons pour lesquelles je ne l'aime pas. Vocalement, certes, il chante bien, mais sans subtilité, et selon moi sa voix est belle sur beaucoup de notes, et laide sur beaucoup d'autres. Pour ce qui est de l'action, il me semble maniéré avec une attitude peu conforme au beau naturel si nécessaire sur scène, avec des postures inspirées par la peinture académique, des gestes forcés, l'air renfrogné et un visage sévère [...]. Toutefois, comme il a rencontré un grand succès à Venise et ici, notamment dans les rôles dramatiques, je suppose qu'il en serait de même là-bas.
Malgré ces réserves, Giuseppe est invité à la cour de Toscane. Il intègre l'effectif des Médicis et paraît dans une dizaine de saisons au théâtre Pratolino jusqu'en 1707. Il fait partie des chanteurs les plus en vue de son temps, et des favoris du prince Ferdinand de Médicis avec les castrats Cavalletti, De Castris et Zanardi. Tous chantent par exemple dans Il Pazzo per forza de Pagliardi en 1687. D'autres œuvres comiques sont données à Pratolino au fil des ans, ce qui est plutôt original, toujours avec Canavese auquel se joignent la soprano Maria De Piedz (La Serva favorita de Scarlatti en 1689) et la basse Cavana et la soprano Musi (L'Ipocondriaco de Benini en 1695).
À Rome, le chanteur s'illustre dans Arianna de Pasquini en 1685, avec les castrats Nicola Paris et Sansone. En mai 1686, Canavese chante pour la princesse Sanseverino à Naples dans L'Elidoro de Viviani. On l'identifie à Gubbio en 1687 dans L'Aldimiro de Scarlatti avec le castrat Roberti, puis à Modène en 1688 dans le Flavio Cubernito de Partenio qu'il reprend à Livourne en 1690. En 1693, sa trace réapparaît à Ferrare dans Lisimaco de Pasquini, où il est flanqué des divas Riccioni et Tarquini ainsi que des castrats Cortona et De Grandis. Sa carrière s'étend à Naples (Creonte de Pollarolo en 1699), avant un retour à Livourne en 1700. Là, son succès inquiète le jeune castrat Tamburini, qui s'en plaint dans sa correspondance, par exemple concernant une production du Trionfo di Camilla de Bononcini :
Si Canavese ne gâche pas tout pour moi, je pourrai me couvrir de gloire avec les nombreux airs que Contini m'a composés.
En 1705, le ténor participe à trois productions à Naples et Florence, notamment dans l'oratorio La costanza trionfante d'Orlandini avec Matteuccio et Tamburini. On l'entend encore en Bajazet dans Il Gran Tamerlano de Scarlatti, avec la Tarquini en Asteria, en 1706.

Canavese brille à une époque peu propice aux chanteurs de sa tessiture, et se distingue au même titre qu'un Buzzoleni ou un Scaccia.