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Giulio CACCINI

ca 1545 – 1618

Probablement né à Rome, Caccini est surtout connu de nos jours comme compositeur et théoricien du stile rappresentativo.
Prologue d'EuridiceTrès vite, Caccini acquiert une belle réputation de chanteur et maître de chant. Le voici au service des Médicis en 1565, où il parfait sa maîtrise du chant et du luth, de la viole et de la harpe. En 1579, il personnifie la Nuit dans des madrigaux de P. Strozzi, et enchante par la beauté de sa voix et le naturel charmeur de son chant, que l'on ne manque pas d'opposer à la sophistication de Peri. C'est l'époque à laquelle Caccini commence à collaborer avec Bardi et la Camerata, cercle artistique brillant. Leurs ambitions sont de retrouver l'art de la déclamation du théâtre antique, et de donner plus d'importance à la voix soliste ; de là naissent les Nuove Musiche de Caccini, publiées entre 1601 et 1614.
En 1592, Jacopo s'installe à Rome comme maestro di camera du pape Clément III. Il continue cependant à collaborer avec Florence, en émulation avec Peri. Il tente d'imposer ses musiques et ses protégés dans l'Euridice de ce dernier, et réussit à le doubler en publiant sa propre Euridice, sur le même livret, avant Peri ! Caccini échoue en revanche à faire représenter l'œuvre avant 1602. Il donne Il Rapimento di Cefalo, où chante son rival, et succède à Cavalieri comme surintendant des arts. Avec ses élèves et sa famille, et notamment son épouse Lucia et ses filles Francesca et Settimia, il forme un concerto Caccini qui va jusqu'à Paris en 1604-05. Francesca, son père et Peri vont à Rome en 1616 comme exemples des splendeurs artistiques de Florence. Mais on n'entend plus tellement parler de Caccini après le changement de siècle. Ses filles font en revanche une belle carrière.

Ses madrigaux laissent rêveur quant à ses possibilités vocales. Ils exigent une voix d'une longueur impressionnante, même pour une exécution en chambre, et un art de la vocalise accompli : en 1601 la plupart des airs reste dans une tessiture raisonnable n'excédant guère l'octave, mais avec le temps Caccini pousse les possibilités des voix jusqu'à l'extrême ; dans le recueil de 1614, il propose des airs pour « ténor explorant la voix de basse », et Io che l'età solea nel fango passe du sol3 au do1 !
Caccini impose les artifices du bel cantare dans le chant moderne, une tendance que le public accueille avec enthousiasme, surtout avec l'émergence des castrats.

Euridice ? G. Caccini 1600 Florence
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madrigaux G. Caccini    
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