Originaire de Bologne, Gaetano semble débuter en tant que virtuoso di camera della Duchessa di Laurenzana.
Sa carrière le pousse d'abord à sillonner l'Italie du Nord : en 1703, il est à Florence dans l'Arminio d'A. Scarlatti, qu'il servira souvent avec la Bulgarelli, puis paraît à Crémone (1709), Ferrare, Gênes et Rome (1711). On l'entend à Mantoue en 1712 dans L'Alcibiade avant Bologne et à nouveau Rome en 1712 et 1713, avec notamment Bernacchi et Tollini.
Entre 1713 et 1716, Borghi s'illustre à Naples dans au moins dix-sept pièces différentes – opéras, serenate –, dont le rôle titre d'Artaserse de Mancini avec Nicolino et Basilio, de l'Oriente de Porpora au Teatro de' Fiorentini, Tigrane de Scarlatti avec la Romanina, puis La Gloria di Primavera du même l'année suivante, avec Durastanti et Matteuccio. Citons ensuite Creonte dans l'Antigona d'Orlandini et Farnace de Pollarolo en 1718, à Venise, année où il reprend Goffredo dans le Rinaldo londonien de Haendel à Naples. Gaetano est applaudi à Florence, y chantant notamment Predieri avec la basse Carli, puis Rome (Tito Sempronio Gracco en 1720). À Venise, ce désormais Virtuoso del Sereniss. Gran Principe di Toscana incarne l'empereur Néron dans le Nerone d'Orlandini face à l'Octavie de Bordoni et la Poppée de Cuzzoni en 1721.
L'empereur d'Autriche doit avoir vent de son succès ou l'entend lors d'un voyage, car il l'engage personnellement sans passer par le maître de chapelle J. J. Fux : le chanteur bénéficie d'un engagement fixe de 1720 à 1740 (selon Köchel). La cour ne manque pourtant pas d'excellents ténors, surtout Borosini et Garghetti. Borghi se rend à Prague pour Costanza e Fortezza de Fux avec les meilleurs chanteurs de Vienne, dont les sœurs Ambreville nouvellement recrutées ainsi que les castrats Casati, Orsini et Genovesi ; il chante alors la scène du Tibre et la licenza finale. Pendant les années 1720, Borghi participe aussi à diverses créations de Conti, et à des oratorios, comme Gioseffo, che interpreta i sogni de Caldara en 1726.
Le ténor honore toutefois des engagements en Italie : en 1727, il chante Creonte dans La Fedeltà coronata d'Orlandini à Bologne, avec Diana Vico et les castrats Urbani et Minelli.
À Vienne, le fidèle Silvio Garghetti décède en 1729 et Borosini s'absente un temps à Londres et occupe un poste de gestionnaire à partir de 1731 ; Borghi reste donc le principal ténor de la troupe durant les années 1730 – et le mieux payé. Cela lui permet de camper plusieurs figures métastasiennes, comme Fenicio dans Demetrio et Draciliano dans Sant'Elena al calvario de Caldara en 1731 ; Cambise dans Ciro riconosciuto du même en 1736 ; Mitrane dans la Zenobia de G. Bononcini en 1737. Ses partenaires sont alors principalement les sopranos Holzhauser et Pisani, la basse Praun ainsi que les castrats Orsini, Casati, Salimbeni et Monteriso.
En 1760, son nom figure encore dans la liste des musiciens du Burgtheater. En 1772, les listes officielles le comptent toujours parmi les ténors de la cour, à l'époque de Leopold Ponschab (appelé à se produire à la Tonkünstler-Sozietät), et des maîtres de chapelle Gassmann, Bonno et Wagenseil ! Il s'agit très certainement d'une mention honorifique accompagnée d'une pension, à moins qu'il ne chante encore dans les chœurs. Quoi qu'il en soit, il est certain que le ténor a achevé sa carrière à Vienne, couronnant un parcours remarquable, et d'une belle longévité. Son répertoire laisse deviner une voix plutôt centrale, agile et expressive dans divers registres. |