Ce ténor de renom mène une belle carrière au milieu du siècle. On sait relativement peu de chose sur lui, à part qu'il est originaire de Turin (ou de Bologne, selon les sources) et que son père est instrumentaliste (hautbois ?).
Parmi ses premiers titres honorifiques figure celui de virtuose du roi de Sardaigne.
En 1738, il est à Milan avec le castrat Finazzi et la diva Aschieri dans un opéra de Lampugnani. Pompeo chante ensuite dans sa ville natale pour l'ultima parte du Ciro riconosciuto de Leo avec Gizziello, Astrua et Tolve avant de paraître à nouveauà Milan et Casale Monferrato. Il est également à Naples pour des rôles mineurs d'œuvres de Sarro, Galuppi et Leo en 1741-42 avec Caffarelli. On l'entend beaucoup à Venise, par exemple dans le Gustavo primo re di Svezia de Galuppi en 1740, et la même année à Milan dans Scipione nelle Spagne de Leo avec les divas Aschieri et Viscontina. Il retrouve cette dernière dans la même ville en 1747 pour le rôle titre d'Antigono de Hasse, et l'année suivante à Florence lorsqu'il incarne Bajazet dans Il Gran Tamerlano de Lampugnani face au castrat Andreoni. Les années 1740 le voient donc progresser vers des rôles de premier plan entre Gênes, Venise, Padoue et Florence, alors qu'on lui reconnaît une virtuosité égale aux castrats.
En 1748 Basteris est à Madrid, appelé par Farinelli, ce qui est un signe de reconnaissance. Il chante donc Artaserse et La Consquista del vello d'oro de Mele, avec Anna Peruzzi, Montagnana et Teresa Castellini. A-t-il déçu ou est-il engagé ailleurs ? Dès l'année suivante on fait venir Carlo Carlani pour le remplacer.
À Parme, Pompeo campe Clistene dans L'Olimpiade de Duni, avec Manzuoli en 1750, et se voit nommé primo musico tenore della cappella e camera de Turin, où le prince en est fort satisfait. Il y chante cette même année Fetonte de Giai avec Astrua pour des noces d'envergure. L'année suivante, le chanteur est à Rome et interprète Terradellas et Galuppi, partageant l'affiche avec les castrats Lorenzo Gherardi et Giuseppe Belli. Il est aussi à Parme en 1754-55 avec Manzuoli.
En 1760 Pomp est Osroa dans Adriano in Siria de Galuppi à Venise. En 1768, après près de vingt ans de brillant service auprès de Turin, il reçoit un traitement largement insuffisant, puisqu'il n'a pas moins de onze enfants à charge ! Le ténor en est ainsi quasiment réduit à la mendicité, misère malheureusement commune à de nombreux chanteurs de second et même de premier plan en fin de carrière. Son épouse est peut-être la Caterina Basteris qui partage l'affiche du pasticcio La Finta Schiava donné en 1744 à Venise.
Si l'on en croit les rôles écrits pour lui, on ne peut que souscrire à sa réputation de virtuose impressionnant, à l'égal des castrats. Les airs d'Amasi sont ainsi d'une effroyable difficulté, avec toutes sortes de passages complexes étendus sur une tessiture très longue. |