Angelo Maria AMOREVOLI |
1716 – 1798 |
Aussi [Amorevole] |
Le ténor Amorevoli se révèle d'une précocité étonnante, particulièrement pour une voix naturelle !
Il débute à Venise, sa ville natale, où il chante à la chapelle San Marco à partir de 1727. Il interprète déjà des parte serie dès 1729. Amorevoli est vite admis à la chapelle ducale de San Marco ! Il poursuit ses succès à Trévise dans Ottone in Villa de Vivaldi, puis Rome : il y chante Mitridate et Siface de Porpora, avec Caffarelli, Montagnana et Monticelli. La même année, il n'a toujours que quatorze ans quand il chante Dalisa de Hasse à Venise, avec la Bordoni. Son succès le mène sur les plus grandes scènes italiennes au cours des années suivantes (et le pousse à quitter San Marco après 1732) : Pesaro en 1735 dans Tito vespasiano de Hasse ; Alessandro nell'Indie de De Majo en 1736 à Naples, et la version de Hasse à Venise, la même année ; Adriano in Siria de Lampugnani à Padoue en 1740 etc. Parmi les prestations mémorables de cette période figure certainement l'inauguration du mythique San Carlo de Naples, qui a lieu en 1747 avec Achille in Sciro de Sarro et une distribution étincelante : Vittoria Tesi, Anna Peruzzi et les castrats Manzuoli et Marianino. Amorevoli se taille un vif succès personnel dans le rôle d'Ulysse.
Amorevoli se produit également à Vienne, dans Feraspe de Vivaldi (1739) puis fait ses débuts à Florence en 1741 dans Arminio in Germania de G. Scarlatti, avec Salimbeni et la Turcotti, ainsi qu'à Turin. Directement après ces prestations, le ténor se rend à Londres.
Au King's Theatre, il se taille un grand succès, avec le castrat Monticelli. Burney, le grand critique musical, écrit dans son Histoire de la musique :
Amorevoli était un admirable ténor. J'ai entendu de meilleurs chanteurs dans cette tessiture, mais aucun n'avait autant de goût et d'expression à la scène.
Engagé à la cour de Dresde dès 1742, Amorevoli ne s'y produit qu'en 1744 en débutant dans L'Asilo d'amore, et intervient dans quasiment tous les oratorios et opéras de Hasse, avec la Bordoni, Annibali, Carestini, puis Monticelli et Teresa Albuzzi... Sa longévité lui permet en effet de s'imposer auprès des prime donne et primi uomini qui se succèdent. Citons par exemple La Caduta di Gerico en 1745, La Spartana generosa de 1747, Ipermestra en 1751, L'Eroe cinese en 1753, L'Olimpiade en 1756 etc.
Bien que fixé à la cour de Saxe, Amorevoli se produit aussi à Vienne ou Milan. De Vienne, Metastasio écrit en 1750 à Farinelli, chargé d'organiser la vie lyrique madrilène, qu'Amorevoli vient d'arriver mais ne peut répondre favorablement à l'invitation que lui a faite le grand soprano de chanter à Madrid : quitter la cour lui est impossible.
À Milan, le ténor chante avec la Gabrielli et le castrat Elisi dans Ippolito ed Aricia de Traetta, où il incarne Teseo en 1759.
Après avoir créé Siroe de Hasse pour la reprise des activités lyriques à Dresde après la guerre de Sept Ans, avec E. Teyber et Pilaja, Amorevoli se retire de la scène en 1764, et limite ses apparitions à la chapelle et à la chambre, jusqu'en 1771 environ. Il finit sa vie dans cette ville de Dresde qui a porté ses plus grands succès.
Jérôme de Lalande, dans son Voyage en Italie, prête à Amorevoli la capacité à pousser sa voix de poitrine jusqu'au contre-ré, chose remarquable à l'époque où les ténors d'école italienne usaient du falsetto après le sol4, et le compare à la haute-contre Jelyotte. Charles-Albert, électeur de Bavière, commente ainsi les représentations de Siface de Bologne, avec Carestini et Salimbeni :
[...] cependant la voix naturelle d'un certain Amorevoli a paru l'emporter sur tous ; je puis dire qu'aucun chant de basse-taille ne m'a su toucher comme celui-ci ; il a une agilité étonnante, fait tous ses agréments avec bien du jugement et surpasse encore, selon mon goût, le fameux Paeta [Paita], qui était le plus approuvé en Italie
Enfin, dans son Histoire du bel canto, Rodolfo Celetti estime que les airs écrits pour lui par Hasse marque un sommet de difficulté dans l'art ténoral, ainsi que la tendance à étendre les tessitures vers l'aigu. Amorevoli est sans aucun doute l'un des premiers ténors du siècle, et de l'histoire du chant.
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Mitridate |
Mitridate |
N. Porpora |
1730 |
Rome |
> airs La fiamma che v'accende * Se vinto * Sempre intorno |
Version mixte : A. Zorsi Giustiniani, La Officina de li affetti dir. M. Carraro – captation de représentations à Venise, 2005 |
Memet |
Memet |
G. Sammartini |
1732 |
Lodi |
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S. Naglia, Camerata del Titano de San Marino dir. A. Ciavatta – CD Dynamic, 2001 |
Tito vespasiano |
Tito |
J.A. Hasse |
1735 |
Pesaro |
> air Ah se fosse intorno |
E. Palacio, dir. T. Pál – Metastasio's Kings and Heroes, CD |
Achille in Sciro |
Ulisse |
D. Sarro |
1737 |
Naples |
> air Fra l'ombre un lampo solo |
F. Ruben Brito, Orchestra Internazionale d'Italia dir. F. M. Sardelli – CD Dynamic
Sans récitatifs, quelques coupes : F. Marsiglia, orchestre du San Carlo dir. A. De Marchi – retransmission de concert, Naples 2016
M. Spyres, Il pomo d'oro dir. F. Corti – Contra-Tenor, CD Erato 2023 |
L'Olimpiade |
Clistene |
L. Leo |
1737 |
Naples |
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Sans récitatifs, version abrégée : D. Ferri Durà, orchestre du San Carlo dir. G. Marcianò – retransmission de concert, Naples 2017 |
Semiramide riconosciuta |
Ircano |
N. Porpora |
1739 |
Naples |
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Version abrégée : J. Sancho, Accademia bizantina dir. S. Montanari – retransmission de concert, Beaune, 2011 |
La Caduta di Gerico |
Giosué |
J.A. Hasse |
1745 |
Dresde |
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M. Milhofer, Musica rara dir. A. Bosman – CD d'après concert, Milan 2002 |
Arminio [2] |
Segeste |
J.A. Hasse |
1745 |
Dresde |
> air Solcar pensa un mar sicuro
> air Tradir sapeste o perfidi |
M. Spyres, Il pomo d'oro dir. F. Corti – Contra-Tenor, CD Erato 2023
P. Schreier, Kammerorchester Berlin dir. H. Koch – Italienische belcanto arien, CD Berlin classics |
Sant'Elena al calvario |
Macario |
J.A. Hasse |
1746 |
Dresde |
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M. Brutscher, La Stagione, Frankfurt dir. M. Schneider – retransmission de concert |
Leucippo |
Narete |
J.A. Hasse |
1747 |
Hubertsbourg |
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F. Fernández-Rueda, Concerto Köln dir. K. Junghänel – retransmission de représentation, Schwetzingen 2014 |
La Semiramide riconosciuta |
Mirteo |
C.W. Gluck |
1748 |
Vienne |
> airs Bel piacer saria d'un core * Io veggo in lontananza |
D. Behle, Armonia atenea dir. G. Petrou – Gluck opera arias, CD Decca 2014 |
Attilio Regolo |
Manlio |
J.A. Hasse |
1750 |
Dresde |
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M. Schäfer, La Cappella Sagittariana dir. F. Bernius – retransmission de représentations, Dresde 1997 |
Solimano |
Solimano |
J.A. Hasse |
1753 |
Dresde |
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T. Randle, Concerto Köln dir. R. Jacobs – retransmission de représentations, Innsbruck, 1997 |
L'Eroe cinese |
Leango |
J.A. Hasse |
1753 |
Dresde |
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M. von Egmond, dir. T. Koopman – retransmission de représentations, Amsterdam 1985 |
Artemisia |
Sebaste |
J.A. Hasse |
1754 |
Dresde |
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Version abrégée : W. Kendall, Cappella Sagittariana Dresden dir. F. Bernius – retransmission de concert à Dresde, 1994 |
Ezio [3] |
Massimo |
J.A. Hasse |
1755 |
Dresde |
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Version adaptée, récitatifs coupés, rôle transposé : R.Gola-Davies, Lukas consort dir. V. Lukas – CD Concerto Bayreuth d'après concert 1998 |
L'Olimpiade |
Clistene |
J.A. Hasse |
1756 |
Dresde |
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Version très abrégée : C. Pregardien, Capella Fidicinia dir. F. Bernius – retransmission de concert |
Ippolito ed Aricia |
Teseo |
T. Traetta |
1759 |
Milan |
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S. Edwards, Orchestra Internazionale d'Italia dir. D. Golub – CD Dynamic 1999
J. McVeigh, Les Talens lyriques dir. C. Rousset – retransmission de concert, Montpellier, 2001 |
Siroe, re di Persia [2] |
Cosroe |
J.A. Hasse |
1763 |
Dresde |
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J. Sancho, Armonia atenea dir. G. Petrou – CD Decca 2014
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