Adamberger voit le jour à Munich en 1743. Ses études musicales sont confiées au premier ténor local Valesi (ou Vallesi), qui décèle chez le jeune chanteur un potentiel capable de conquérir l'Italie.
Sous le pseudonyme d'Adamonti, il glane ainsi ses premiers succès dès 1762, notamment à Rome entre 1775 et 1777. On l'entend encore à Munich, toutefois, où il chante par exemple Achille in Sciro de Sales avec un grand succès en 1774. Schubart y loue sa parfaite virtuosité mais déplore un chant un peu nasal.
Après déjà dix ans de carrière italienne, le tenore tedesco se rend à Londres, et chante l'opéra italien donné au King's Theatre. C'est le principal ténor de la troupe où il côtoie le célèbrissime Pacchierotti, Roncaglia et la Danzi-Lebrun. Il chante notamment des pasticci (L'Olimpiade) ainsi qu'Erifile de Sacchini, Artaserse de Bertoni ou La Clemenza di Scipione de J. C. Bach. Il quitte Londres sans assurer la saison 1779-80, rentre en Italie et chante à Florence, où il est probable qu'il reçoive une invitation à Vienne par l'entremise de Leopold Mozart ; l'empereur requiert en effet ses talents, car sa troupe de chanteurs germanophones manque de ténors brillants.
Auréolé d'une expérience glorieuse dans l'opera seria, Adamberger est particulièrement bien rémunéré, et sert aussi bien l'opéra italien que les Singspiele.
C'est dans un ouvrage hydribe qu'il débute : sa première prestation est une version allemande de L'Incognita perseguitata d'Anfossi en 1781. Il prouve à tous qu'il est parfaitement capable de chanter des pièces légères : il ne faut pas oublier qu'il est alors un ténor serio de renom ! Cela étant, Adamberger se fait une spécialité des parti serie de jeunes soupirants, proche du style vocal qu'il connaît. Il se marie avec une ravissante actrice nommée Marie-Anne Jaquet cette même année.
Cavalieri, Teyber, Fisher et Adamberger brillent dans Die Entführung aus dem Serail en 1782. À propos de l'air de Belmonte Oh, wie ängstlich, Mozart écrit :
C'est l'aria favorite de tous ceux qui l'ont entendue... et de moi aussi. Elle est tout entière écrite pour la voix d'Adamberger.
L'air en question met en avant les qualités techniques et expressives du ténor, dans une tessiture élevée et gracieuse où les phrases déclamées alternent avec de délicats épanchements, exigeant un souffle long et une agilité parfaite.
Cependant, la plupart des œuvres allemandes proposées ne sont pas d'une grande qualité : la priorité revient à l'opéra italien. Mozart commente à propos des velléités d'établissement d'opéra allemand :
Madame Lange est la seule autorisée à se produire dans l'opéra allemand. Cavalieri, Adamberger et Teyber, tous Allemands, et dont l'Allemagne peut être fière, sont contraints de chanter l'opéra italien
Mozart écrit plusieurs pages destinées au concert pour le ténor, ainsi que des airs à insérer dans les opéras bouffes auxquels il participe, comme Il Curioso indiscreto d'Anfossi. Le refus du ténor de chanter ce dernier air, sur conseil de Salieri, dit-on, n'entache pas l'amitié qui lie les deux hommes.
Outre l'opéra italien et allemand, Adamberger se produit aux concerts de la Tonkünstler-Sozietät, dans des oratorios italiens où s'illustrent les chanteurs de la troupe impériale. Il chante donc notamment Davvide penitente de Mozart, des airs de Salieri, Wagenseil, reprend Ester et crée le superbe Giob de Dittersdorf. Chez l'ambassadeur de Venise, il interprète aussi Jefte de Sacchini avec la Morichelli et Ignaz Saal, en 1788.
Il a l'occasion de reprendre le répertoire serieux et se frotte probablement au Tito de Giulio Sabino de Sarti, opera seria exceptionnellement donné en l'honneur du castrat Marchesi de passage à Vienne. En outre, Gluck réécrit pour lui Oreste pour ténor, dans la version viennoise d’Iphigénie en Tauride.
Si le charme de ses incarnations n'est jamais remis en cause, ainsi que la beauté et la maîtrise de sa voix, il ne semble pas avoir été un acteur de talent exceptionnel. En 1789, il est nommé à la chapelle impériale, et termine paisiblement sa vie à Vienne. |