Le ténor Johann Berberbich n'est connu que pour sa carrière à la cour de Bavière, à Munich.
On l'y repère dès 1727 dans Epaminonda de Torri, dans le dernier rôle (et le prologue). Johann/Giovanni est très actif dans les œuvres des maîtres locaux Torri et Ferrandini, d'abord en retrait, puis dans les années 1730 en alternance dans les rôles de premier ténor avec Francesco Cignoni, qu'il finit par remplacer complètement : il est Danao dans Ipermestra de Ferrandini en 1736, Artabano dans Artaserse du même en1739... Berberich chante avec des vedettes de passage comme Farinelli (Nicomede 1728) ou Carestini (Ippolito 1731), mais plus souvent avec les autres membres de la chapelle comme les castrats Agostino Galli et Straparapa, la Casolani et plus tard Rosa Pasquali. Ses prestations scéniques sont sporadiques dans les années 1740 (La Clemenza di Tito d'Aliprandi en 1747), et on l'entend une dernière fois dans une œuvre dramatique avec l'oratorio San Maurizio de Pampani en 1753.
À cette époque, Maria Josepha Berberich, sans doute sa fille (?), a déjà commencé à s'illustrer à la cour. En 1753, on l'entend certes à Venise (Semiramide riconosciuta de Cocchi avec Mariano Nicolini), mais elle intègre l'effectif bavarois et participe à l'inauguration du théâtre de cour en Emilia du Catone in Utica de Ferrandini, avec le castrat Belardi. Très active dans les années 1750, surtout comme seconda donna, elle mène sa carrière locale en alternant les rôles de prima donna avec ses collègues ou des divas invitées, surtout dans les opéras du maître de chapelle Bernasconi (Bajazet 1754, Endimione 1756, Artaserse 1763...) mais aussi Galuppi ou encore Giuseppe Zonca (Il re pastore 1760). La soprano épouse le violoniste de la cour Johann Cröner et chante sous son nom d'épouse à partir de 1755. Elle paraît une dernière fois sur scène comme prima donna du Demofoonte de Ferrandini en 1766, avec les ténors Panzacchi et D'Ettore, et le castrat Andrea Grassi. Elle reprend à de nombreuses reprises l'oratorio La Betulia liberata de Bernasconi, favori de la cour.
Fait notable, la soprano chante pour le vieux Telemann pour le couronnement de Joseph II (1764) et en l'honneur de Franz Ier (1765), entre autres occasions. Elle se produit en concert lorsqu'elle peut se dégager de ses obligations munichoises.
Elle suscite des sentiments mitigés à la cour de Bavière, et l'une des sœurs de Maximilien III écrit que « la Crenerin est movais come toujours » [sic] après un Didone abbandonata. Cela ne l'empêche pas d'être un pilier local, avec une voix montant au contre-ut, et de recevoir une pension à compte de 1777.
Peut-être sœur de la précédente, une Walburga Berberich fait partie de la chappelle de Munich entre 1755 et 1760 au moins, en commençant par Diana placata de Ferrandini, avec Maria Josepha. Elle poursuit sa carrière en Italie sous le nom de Valburga Compassi (souvent avec celui qui est possiblement devenu son époux, Ferdinando Compassi) : prima donna pour Tozzi à Venise dans Tigrane en 1762, elle se convertit principalement à l'opera buffa (Galuppi, Pescia, Vicence, dans L'isola d'Alcina de Gazzaniga en 1773). Exceptionnellement, on l'entend dans Carlo Magno de Manfredini à Saint-Pétersbourg en 1763, avec les castrats Luini, Millico et Puttini. Sa carrière n'a manifestement jamais vraiment décollé. |