Giulietta est née à Rome, mais mène l'essentiel de sa carrière à Naples.
Après la création du Vespasiano de Pallavicino à Venise, avec les castrats stars Siface, Donati et Origoni,
elle succède à la Ciulla sur les planches du San Bartolomeo de Naples et dans le palais royal. On l'engage en 1679 pour chanter Alessandro Grande in Sidone de Ziani. Elle est belle, elle chante divinement : la voici élue des Napolitains. Le succès se confirme dans Gli Equivoci nel sembiante, premier opéra d'Alessandro Scarlatti créé à Rome peu avant. Cléopâtre dans Giulio Cesare de Sartorio atteste encore de ses charmes (1680)... Giulia Zuffi décide de s'attarder dans la cité, où le public lui est si favorable. Elle chante lors des fameuses promenades du Pausilippe, mais finit par se brouiller avec son principal protecteur, qui lui promet une correction alors qu'elle s'est engagée à chanter pour un autre notable le soir où lui-même requérait ses talents ! La cantatrice prend le large, et les deux amateurs de chant se battent en duel.
Giulietta est alors un temps à Rome et intègre une compagnie réunie par le jeune Scarlatti. C'est avec cette troupe qu'elle revient à Naples en 1683. Elle enchante le San Bartolomeo jusqu'en 1688 au moins, et interprète Lisimaco de Pasquini ou encore Psiche et Olimpia vendicata de Scarlatti. Elle a l'occasion de partager la scène avec le brillant castrat Siface, ainsi que Canavesi, Cavaletti...
La belle a également tendance à collectionner les amants. Malheureusement, on la surprend un jour avec un prélat : Giulia Zuffi est sommée de choisir entre l'exil ou le couvent. On n'entendit plus jamais parler d'elle. |