Cette chanteuse est fille d'un musicien de la cour de Bonn, Johann Ignaz Willmann. Si ses aînés Max et Walburga se consacrent surtout au clavier et à la composition, c'est par sa voix que Madgalena se fait remarquer. À Bonn, la famille fréquente Beethoven, qui aurait fait la cour à Madgalena pendant de nombreuses années – mais beaucoup des anecdotes au sujet des amours du musicien sont à prendre avec précaution. De la fin des années 1770 à la fin des années 1780, les Willmann voyagent, notamment à Vienne où les enfants donnent un premier concert en 1784 ; certaines sources affirment que Mozart donne des cours à Walburga, sans fondement réel. Magdalena étudie avec le compositeur Righini.
La soprano fait ses débuts au théâtre national de Bonn en 1789. Elle donne cette année-là Das Mädchen von Frascati (traduit de Paisiello). Dans son Voyage sur le Rhin, depuis Mayence jusqu’à Dusseldorf, Alexandre-Louis-Bertrand Robineau écrit que Mlle Willmann est une excellente chanteuse. À l'été 1791, Mozart assiste à une représentation de Die Entführung aus dem Serail où Willmann incarne Belmonte (sic) tandis que des dames de la noblesse incarnent les rôles féminins, à la résidence estivale des Thurn und Taxis à Dischingen. Walburga dirige la représentation ! La même année, Magdalena est Lisetta dans Il Re Teodoro in Venezia de Paisiello à Mergentheim.
Magdalena est conviée pour chanter à Venise pour le carnaval 1793-94 : elle paraît dans des pages de demi caractère au San Benedetto, par exemple Il Fratelli rivali de Winter et La Gabbia dei matti de Trento, avec le ténor Viganoni, la soprano Anna Benini ou encore la basse Cipriani. La soprano continue à Trieste pour Il Matrimonio segreto mais aussi deux opéras sérieux, comme prima donna, dont une reprise du célèbre Pirro de Paisiello avec le castrat Mattucci et le ténor David.
Après ces apparitions italiennes, on l'entend à Graz puis Vienne et Berlin. Mais elle ne rencontre pas le succès escompté à Berlin et retrouve Vienne où elle est engagée pour l'opéra allemand et l'opéra italien au théâtre de la cour en avril 1795. Beethoven demande sa main, en vain (elle lui aurait inspiré le Lied Adelaide) ; Magdalena épouse un certain Antonio Galvani, marchant de Trieste, en 1796, et paraît sous son nom d'épouse en scène. Elle participe notamment à des productions traduites en allemand de Don Giovanni (Donna Anna) et Le Nozze di Figaro (comtesse). Les créations allemandes ont parfois un succès retentissant, notamment Das unterbrochene Opferfest de Winter. Elle chante ainsi Weigl, Schenck, Süssmayr (Die Liebe im Serail en 1799 avec Theresia Gassmann...). L'opéra italien est parfois donné en langue originale, et la soprano chante par exemple L'Amore marinaro de Weigl avec Irene Tomeoni et Paolo e Virginia de Guglielmi. On l'entend aussi en concert, où elle interprète notamment des extraits de Gli Orazi ed i Curiazi de Cimarosa avec le ténor Simoni.
De façon intéressante, à Vienne Madgalena a pour rivale sa belle-mère, la soprano Marianne Willmann née Tribolet, épouse en seconde noce du père de Magdalena, employée au théâtre de Schikaneder (elle y crée Das Labyrinth de Winter). Un critique de l'Allgemeine musikalische Zeitung note que la voix de Magdalena est inégale, ce qu'elle cherche à compenser par une surcharge de trilles, appogiatures et autres ornements, tout en lui reconnaissant des dons de comédienne et un beau physique.
Elle meurt soudainement en décembre 1801 ou janvier 1802 selon les sources. Magdalena semble avoir possédé une voix assez étendue, avec une belle extension dans le grave en particulier. |