Caterina Visconti est originaire de Milan où elle étudie le chant auprès du maestro Brivio.
En 1728, la soprano est seconda donna à Naples, avec la Tesi et Bernacchi dans Berenice d'Orlandini. C'est Venise qui l'applaudit pour l'Ascension de 1731 dans Venere placata de Ciampi, dans une belle distribution comprenant la basse Venturini, le jeune castrat Morigi et Anna Peruzzi. Après une prestation à Florence, elle retrouve Naples en 1735, et chante Leo avec Tolve, la Chimenti et la soprano Camati, comme première chanteuse désormais.
Caterina Visconti est très régulièrement prima donna à Turin entre 1736 et 1745, dans des opéras de Giaj, Giacomelli, Brivio, Arena, Sardella, Galuppi (Issipile en 1737), avec le couple Babbi, Carestini ou encore le vieux Senesino. Durant cette période, elle chante aussi à Padoue avec Monticelli, et à Florence avec la Tesi. On la retrouve à Gênes pour la saison 1739-40.
Elle connaît également une première parenthèse londienne entre 1741 et 1744, où elle est première chanteuse du King's Theatre avec le même Monticelli et le ténor Amorevoli. Elle interprète notamment un pasticcio sur L'Olimpiade, ainsi qu'Alceste de Lampugnani. Walpole écrit pourtant en 1741 « Monticelli plaît presque autant que Farinelli, Amorevoli est très apprécié, et la pauvre Visconti, pourtant méritante, à peine » et plus tard « Visconti est plus admirée qu'appréciée. » Un commentaire britannique nous apprend qu'elle était plus admirée dans les airs rapides, et souvent raillée pour son obésité :
Lord Chesterfield was with a group of friends on one occasion when they were speaking of the prima donna; they were guessing her age, and one gentleman, supposing her to be much younger than any other singer at the Opera, said he thought she was not more than two-and-twenty. 'You mean stones, sir, not years?' interrupted Lord Chesterfield.
La stone est une unité de poids égale à 6,3 kg environ...
Visconti est à Milan en 1746 pour Il Gran Tamerlano de Lampugnani avec le soprano Gallieni, et s'y produit encore environ cinq fois jusqu'en 1755. Entre 1752 et 1753, c'est à Naples que paraît la Viscontina, créant Abos, Gluck ou encore Lampugnani (Lucio Vero) avec le grand Caffarelli.
La soprano redevient prima donna à Londres à partir de 1753. On l'entends dans une version révisée d'Admeto de Haendel en 1754, dans le rôle d'Alceste, avec l'Antigona de Giulia Frasi. Elle se produit aussi dans Didone abbandonata de Ciampi, ou encore Attilio Regolo de Jommelli.
En 1765-66, on retrouve encore la Visconti à Londres, reléguée au rang de seconde chanteuse, par exemple dans Demofoonte de Vento avec Teresa Scotti ; mais il est possible qu'elle soit alors confondue avec une autre cantatrice du même nom active dans la capitale britannique.
Mancini la cite parmi les rares artistes capables de maîtriser le martellato, ces notes répétées rapidement qui faisaient aussi la spécialité d'une Faustina Bordoni, et qui constitue d'après l'auteur l'une des plus grandes difficultés de l'art du chant. Le rôle de Vitellia écrit pour elle par Gluck est en tout cas splendide de bout en bout, aussi intense dramatiquement qu'exigeant vocalement. Si l'on se fie à cette partition, la Visconti disposait d'une tessiture assez étendue.
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