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Louise VILLENEUVE

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Cette chanteuse débute à Turin en 1786. Mlle Villeneuve est à Venise en 1787, et crée L'Orfanella americana d'Anfossi ainsi qu'un opéra de Gazzaniga avec Anna Davia et son époux. En 1788, on retrouve la soprano à Milan avec la basse Angrisani ou encore Paolo Mandini pour une reprise de La Grotta di Trofonio de Paisiello et de L'Arbore di Diana, entre autres pages de Fabrizi, Cimarosa.

C'est grâce à sa présence à Vienne que Louise Villeneuve est aujourd'hui connue : en effet, Mozart écrit deux airs d'insertion pour elle dans une reprise du Burbero di buon core de Martín y Soler. C'est ensuite Dorabella qu'elle a l'honneur de créer, aux côtés d'une Ferrarese au bouillant caractère, et de Calvesi, Mandini et Bussani, piliers locaux. On lit souvent que Villeneuve et la Ferrarese sont sœurs, d'après une assertion de C. F. Pohl, sans rien qui le justifie. Louise reprend aussi le rôle de Cherubino, à l'origine prévu pour Dorothea Bussani, ainsi que l'Amour, composé pour Luisa Laschi dans L'Arbore di Diana. Mozart lui compose aussi un récitatif accompagné précédant un air de substitution de Cimarosa (sans doute issu d'Artaserse) pour le pasticcio La Quacqera spirituosa inspiré de Guglielmi, en 1790. Dans Grundsätze zur Theaterkritik, on lit à son sujet : « jeune fille, agréable à regarder, [qui] ne chante pas mal tant qu'elle reste dans le ton. »

Il semble qu'elle se rende ensuite à Madrid un certain temps : elle prend part au pasticcio Le Gelosie di Pipo en 1792, avec Stefano Mandini.
De retour en Italie, elle brille comme prima donna sur de nombreuses scènes, comme Turin, Milan, etc. La Gazzetta universale se fait l'écho de son succès au carnaval 1794 à Livourne, avec le ténor Benelli et la basse Trabalza. Elle reprend le rôle de Carolina dans le Matrimonio segreto de Cimarosa, créé il y a peu à Vienne, au théâtre Fenzo Modesto de Venise en 1794, ville où elle s'illustre jusqu'au carnaval 1795. On l'entend à Padoue en 1796 dans la même œuvre. En 1797-98, Louise est à Naples et incarne le rôle titre de la Partenope de son partenaire le ténor et compositeur Benelli, avec également la basse Luzio. Elle paraît aussi aux Fiorentini, par exemple dans Gli Amanti ridicoli de Palma. L'année suivante, elle chante à Venise dans une farsa de G. Mosca avec le couple Parlamagni. À Rome, elle retrouve Anfossi et une jeune basse : Felice Pellegrini, en 1798 : c'est sans doute la première cantatrice à fréquenter les scènes de la capitale après la levée d'une interdiction de plus d'un siècle ; la Bertinotti lui emboîte le pas dans le répertoire sérieux quelques temps plus tard.
La trace de Louise disparaît après 1799.

Même si elle chante dans une poignée d'opere serie, Louise Villeneuve chante essentiellement les pièces légères ou de demi caractère. Il est vrai qu'à l'instar de la Ferrarese, de Mlle Allegranti ou encore de la Morichelli, elle est capable de chanter des pages de style serio, sans doute avec une part d'ironie. Néanmoins la voix de Louise Villeneuve était moins virtuose et plus courte dans l'aigu que celle des autres cantatrices citées, s'apparentant plus à un mezzo-soprano ou soprano grave.

Alma grande Madama Laura W.A. Mozart 1789 Vienne
  In I due baroni di Rocca Azzura, Cimarosa. Enregistrement au choix
Chi sà, qual sia * Vado, ma dove Lucilla W.A. Mozart 1789 Vienne
  In Il Burbero di buon core, Martín y Soler. Enregistrement au choix
Così fan tutte Dorabella W.A. Mozart 1790 Vienne
  Enregistrement au choix
No caro... Quanto grave Vertunna Mozart & Cimarosa 1790 Vienne
  In La Quacqera spirituosa. P. Michaels,  Classical arts orchestra dir. S. Alltop – Divas of Mozart's Days, CD Cedille Records