Originaire de Pise, où elle paraît par exemple en 1777 auprès de Geltrude Flavis, Valdesturla fait partie des cantatrices un tant soit peu marquantes ayant chanté à Esterháza, où est est engagée en 1779.
C'est une chanteuse déjà connue qui est alors invitée, et on retrouve sa trace à Florence en 1775, dans L'Avaro d'Anfossi, où elle chante avec deux sœurs Baglioni et le ténor Filippo Laschi, autant de spécialistes du genre bouffe. On la retrouve à Vienne en 1776 avec Matilde Bologna dans un opéra de Luigi Bologna, Calipso Abbandonata, mais elle est de retour à Livourne fin 1777 pour un opéra de Sarti. On l'entend aussi à Faenza, Prato, Bologne.
Les rôles que lui destine Haydn sont très variés dans le genre héroïco-comique, et exigent assurément une technicienne accomplie, à la voix longue. Outre Orlando paladino ou encore Armida, elle chante dans des reprises comme L'Amore soldato de Sacchini ou Il Falegname de Cimarosa, avec d'autres pages de Sarti ou encore Grétry. La soprano occupe toutefois des rôles de seconds plans, en général, laissant les premiers rôles à Matilde Bologna, notamment dans l'opéra séria : elle incarne par exemple Selene dans la Didone abbandonata de Sarti en 1784. Elle n'est plus au service de la cour à partir de 1785.
Après son départ, la soprano se rend à Leipzig, où elle épouse le cantor Schicht en 1786. C'est au Gewandhaus de cette ville qu'elle passe les 19 années qui suivent, pendant lesquelles elle se distingue comme l'une des interprètes locales les plus remarquables. Une des prestations mémorables de cette période est l'exécution d'une cantate de Haydn à l'occasion du décès du roi Frédéric le grand, en 1788. À son répertoire également figurent Sacchini, Hasse, Paisiello, ou un encore un air virtuose de Naumann composé à l'origine pour la soprano suédoise Olin.
Les Schicht ont quatre filles, dont une au moins se distingue comme cantatrice à Leipzig. Costanza décède deux ans après son retrait artistique.
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