Fille du musicien William Turner, la cantatrice anglaise Ann Turner épouse le claveciniste (et organiste ?) John Robinson à Londres en 1716. Elle se produit ensuite sous le nom d'Ann Turner-Robinson ou simplement de Mrs. Robinson. Il ne faut alors pas la confondre avec Anastasia Robinson, autre chanteuse londonienne.
En 1718, Ann débute au King's Theatre dans une cantate d'Ariosti, Diana at Mount Latmos, qui lui assure un grand succès. Elle est accompagnée l'année suivante par le castrat Baldassari. Elle chante également à Drury Lane, ajoutant Haendel à son répertoire, dont elle chante aussi Radamisto en 1720 dans le rôle de Polinessa, avec Baldassari, Alexander Gordon et la Durastanti dans le rôle titre ; mais les chanteurs italiens attendus par Haendel s'approprient les rôles principaux à leur arrivée quelques semaines plus tard, et c'est Maddalena Salvai qui reprend le rôle en décembre de la même année avec Seneniso. Elle participe aussi au Narciso adapté de Domenico Scarlatti mais doit être remplacée pour la dernière représentation par Margherita De L'Epine. Supporte-t-elle mal la pression au sein de la compagnie ? Il semble qu'elle ne chante plus guère à l'opéra.
On retrouve souvent la soprano en concert à Londres, mais aussi dans l'Acis and Galatea de 1732 en Chloris et dans Esther la même année. Ses partenaires sont alors la Strada, Montagnana et Senesino.
Ann Turner Robinson décède en 1741, mais sa fille devient un mezzo-soprano de talent mettant également sa voix au service de Haendel, sous le nom de Mrs. Robinson. On suppose également que Robinson's boy, qui chante certains airs à la création de L'Allegro e il Penseroso, est le fils de la soprano. |