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On trouve la trace de la soprano en travesti dans un opéra bouffe à Milan, en 1746. Elle est en 1748 à Turin, Venise. En 1749, elle interprète La Commedia in commedia de R. Di Capua dans cette même ville, avec la basse Baglioni, le castrat Guerrieri et Caterina Pilaja. Exceptionnellement, elle participe aussi à des productions serie de Scolari et Galuppi (Clotilde).
Anna Tonelli intègre la troupe italienne de Bambini, son époux, qui donne l'opera buffa à l'Académie royale de musique : la bien innocente Serva padrona de Pergolesi donnée en 1752 déclenche les passions et une polémique politico-musicale connue sous le nom de Querelle des bouffons. Mlle Tonelli fait fureur, avec ses partenaires Pietro Manelli, Giuseppe Cosimi, sa sœur cadette Caterina Tonelli ou encore Francesco Guerrieri. Elle participe même à des ouvrages français arrangés de l'italien, comme Le Jaloux corrigé adapté par le flûtiste Blavet, en 1752. Le répertoire comprend les pièces comiques de Selletti, Di Capua, Latilla, Ciampi etc. et Tonelli brille jusqu'au début de 1754. Citons ainsi la création du Paratajo de Jommelli en 1753 (sans doute un pastiche) ou encore I Viaggiatori de Leo en 1754. Les chanteurs italiens bénéficiaient du soutien de la reine Marie Leczinska, d'où l'expression du « coin de la reine ».
La cantatrice a retrouvé l'Italie et chante à Bologne en 1755. En 1756-57, elle donne Il Chimico de Ciampi à Venise, ainsi que des opéras de Brusa, Galuppi et Nicola Calandra.

Rousseau laisse des commentaires peu amènes sur la qualité des bouffons, mais son objectivité est toujours douteuse. Cela étant, il est certain qu'Anna Tonelli a plus marqué le public français que les Italiens ; un opéra comique d'Ambroise Thomas daté de 1853 s'inspire de la chanteuse, et s'intitule La Tonelli. C'est alors le soprano léger et virtuose de Mlle Ugalde qui doit évoquer Anna.