Kunigunda SUTTER |
? – 1711 |
dite Sutterin |
Aussi [Cunigunda] [Cunegunda] [Conigonda] [Siglin] |
Née sous le nom charmant de Kunigonda Sigl (Sigel ?), et peut-être fille de J. G. Sigel, elle épouse Joseph Anton Sutter von Rosenfeld et se produit sous ce patronyme. Dotée d'une voix de soprano, elle entre au service de l'empereur en 1700, et y demeure jusqu'à sa mort onze années plus tard. Elle participe à de très nombreuses productions, et fait ainsi partie du cercle des vocalistes les plus sollicités du moment, avec le ténor Garghetti, la soprano Lisi Badia, la basse Borrini et le castrat Orsini. Néanmoins, les femmes restent traditionnellement à l'écart de la plupart des grandes productions d'opéra et oratorio de la cour, même si l'immense Giulia Masotti avait pu briller dans certaines pages de Draghi. Ainsi, en 1700, Sutter et Lisi brillent surtout en concert. Sutter est engagée cette même année, deux ans avant Badia. On entend notre soprano dans une page de circonstance, Diana rappacificata con Venere, e con Amore de Carlo Badia, avec une chanteuse amateur de la noblesse. La première apparition de femmes (Sutter et Badia) dans un sepolcro viennois a lieu en 1704, dans Il Mistico Giobbe ; dès lors les sopranos féminins s'imposent durablement dans les opéras, cantates, serenate et même à l'oratorio, exception rare dans le monde catholique !
La signora Sutterin, comme on l'appelle alors,
chante alors notamment dans Il Natale di Giunone festegiato in Samo (1708) de G. Bononcini ou Pulcheria (1708) et La Decima Fatica d’Ercole (1710) de Fux. Outre les frères Bononcini et Fux, elle prête ses talents à Ziani, Ariosti (Marte placato, avec Borrini et le ténor Buzzoleni), Badia et Rossi. Son nom est ainsi lié à près d'une trentaine de productions d'opéras et oratorios entre 1706 et 1711 !
La partie d'Emilia de Julio Ascanio met en avant des qualités expressives, héritage du XVIIe siècle, dans une tessiture capable d'escalader assez haut dans l'aigu. |
Proteo sul Reno |
Idrena |
G. Bononcini |
1703 |
Vienne |
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V. Vojířová, Musica florea dir. M.Štryncl – captation de concert, Olomouc 2022, YouTube |
La morte vinta sul Calvario |
L'anima d'Adamo |
M.A. Ziani |
1706 |
Vienne |
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C. Keller, Les Traversées baroques dir. E. Meyer – CD Accent 2024 |
Endimione |
Aurilla |
G. Bononcini |
1706 |
Vienne |
> air Dice Tirsi |
S. Kermes, Musiche nove dir. C. Osele – Colori d'Amore, CD Sony 2010 |
Il Giudizio di Paride |
Venere |
P. Baldassari |
1707 |
Vienne |
> air Il goder d'un bel sembiante |
H. Blažíková, Ensemble Tourbillon dir. P. Wagner – Vienna 1709, CD Accent Records 2014 |
Julo Ascanio re d'Alba |
Emilia |
J.J. Fux |
1707 |
Vienne |
> air Si, vendetta io voglio far |
R. Marian, Ars Antiqua Austria dir. G. Letzbor – retransmission de représentations Hern 2004
M. Ladurner, Biber Consort – Arias for the Emperor, CD Pan classics 2021 |
Pulcheria |
Irene |
J.J. Fux |
1707 |
Vienne |
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J. Nelson, dir. H. M. Linde – retransmission de concert, Innsbruck, 1986 |
Santa Beatrice D'Este |
Beatrice |
C. De Rossi |
1707 |
Vienne |
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G. Oddone, Musica fiorita dir. D. Dolci – CD ORF, 2010 |
Il Gioseffo |
Noafa |
F.B. Conti |
1707 |
Vienne |
> air Bramo un cor che impari dal mio |
Enregistrement au choix |
Il sacrifizio d'Abramo |
? |
C. De Rossi |
1708 |
Vienne |
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S. Rydén, dir. M. Cordes – retransmission de concert, 1995. Attribution incertaine. |
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