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Barbara STRASSER

1758 – ?

Aussi [Barbara Fischer]

Cette soprano et actrice allemande fait une carrière honnête dans les pays germaniques.
Née à Mannheim, elle y reçoit l'enseignement d'un certain Giorgetti – sans doute le castrat Silvio Giorgetti. En 1773 on l'engage à la cour de Württemberg pour un an, puis elle entre au service de la cour du Palatinat dès l'année suivante et pour cinq ans.
Elle interprète le rôle titre d'Alceste de Schweitzer en 1775 à Schwetzingen, résidence d'été de l'électeur. On l'entend à Mannheim où elle crée le fameux Günther von Schwarzburg de Holzbauer en 1776, avec les ténors Raaff, Hartig, la soprano suraiguë Danzi-Lebrun et la basse Ludwig Fisher. Strasser donne aussi l'opéra comique français traduit en allemand, comme Die Milchmädchen und die beide Jäger (Les deux chasseurs et le laitière) en 1774, avec la musique de Duni, ou en italien (deux Grétry en 1776 dont La festa della rosa). On l'entend enfin dans le répertoire italien, notamment L'Arcadia conservata de Jommelli en 1775, avec rien moins que G.B. Zonca, Raaff, D. Wendling et Danzi-Lebrun. En 1776, l'équipe donne un pasticcio sur des musiques de Paisiello intitulé Il finto spettro.
En 1778, Barbara Strasser se rend à Munich avec toute la cour et épouse la basse Fischer l'année suivante. Ce dernier, doté de moyens autrement plus exceptionnels qu'elle, sert de locomotive à la carrière musicale du couple. L'opéra allemand de Holzbauer est repris l'année suivante, avec Elisabeth Wendling. En 1780, Barbara Strasser est toutefois à Mannheim pour créer Rosamunde de Schweitzer, dans le rôle de la reine Elinor.
Les Fischer arrivent à Vienne en 1780 et Barbara débute la même année dans une pièce de Grétry traduite en allemand, Die abgeredete Zauberey. La capitale autrichienne ne manque alors pas de vocalistes de talents, mais le couple s'imposent dans Der Rauchfangkehrer de Salieri en 1781 (Frau von Habicht), même si Barbara doit affronter la concurrence de sopranos plus fraîches comme la Cavalieri, Aloysia Weber et Therese Teyber, employées comme elle dans les spectacles en allemand.
Elle continue d'accompagner son époux dans ses voyages mais cesse de chanter vers 1789, en raison de problèmes pulmonaires. Elle participe cependant à la Singakademie de Berlin où la basse est engagée à l'opéra. Sa carrière touche également l'Italie de façon occasionnelle, mais elle est tout de même prima donna à Venise dans Ademira de Lucchesi en 1784, évidemment accompagnée de son époux.
Elle laisse trois enfants ; on perd sa trace après 1825, année où elle est encore active à la Singakademie.
Mozart la juge bonne chanteuse et excellente actrice. Elle pouvait atteindre le contre-mi.

Zemira e Azor Fatima Grétry et al. 1776 Mannheim
  S. Kho, Akademie für Alte Musik Berlin dir. B. Forck – retransmission de représentation, Schwetzingen 2023
Günther von Schwarzburg Asberta I. Holzbauer 1777 Mannheim
  C. Bartha, Frankfurt La Stagione Orchestra dir. M. Schneider – CD Pierre Verany
Rosamunde Königin Elinor A. Schweitzer 1778 Mannheim
  S. Wegener, Radio Symphony Orchestra Stuttgart dir. J.W. de Vriend – retransmission de représentations, Schwetzingen, 2012
Der Rauchfangkehrer Frau von Habicht A. Salieri 1781 Vienne
  Version en anglais : A. Farrugia, The orchestra of the antipodes dir. E. Helyard – retransmission de concert, Sidney 2014