Clementina Spagnoli est d'origine romaine.
La Spagnoletta est à Venise en 1753 pour une reprise du Mondo alla roversa de Galuppi avec Filippo Lashi et Serafina Penni. En 1756-57, elle y accompagne le castrat Ciardini en tête de distribution du Catone in Utica de Ciampi. Elle se produit à Livourne et Turin deux ans plus tard, puis Naples.
La diva se produit plusieurs saisons comme prima donna au San Carlo, jusqu'en 1762. Elle est accompagnée de Raaff dans Astrea placata de De Majo en 1760, et jusqu'à Alessandro nell'Indie de J. C. Bach en 1762, avec le castrat Guarducci ; elle est aussi l'interprète de nouvelles versions d'opéras de Hasse, qui se trouve alors à Naples, dont Artaserse.
Spagnoli se fait ensuite entendre à Pise, et Padoue avec Concialini lors d'une de ses rares prestations italiennes, et le ténor Tibaldi.
Elle est engagée à Londres comme première chanteuse pour la saison 1765-66 : elle chante avec la Visconti, le ténor Ciprandi et les castrat Savoj et Elisi. Le repertoire comprend notamment Artaserse de Hasse et un pasticcio sur La Clemenza di Tito, mais elle tombe malade et se voit rapidement remplacée par Teresa Scotti. C'est sans doute sur le chemin du retour qu'elle croise Mozart pour la première fois, à Lyon.
Elle est prima donna à Milan en 1767 avec Elisi, dans Antigono de Guglielmi.
Entre 1768 et 1770, elle partage ses talents entre Turin, Venise et Bologne, créant notamment La Nitteti de Mysliveček – dans ce dernier cas, elle ne fait que remplacer la bien plus célèbre et douée Gabrielli, qui fait faux bond au théâtre. Elle retrouve les Mozart alors qu'ils s'arrêtent dans les environs pour rendre visite au vieux Farinelli, et leur apprend qu'elle se produira à Vérone au carnaval suivant. En 1775, elle se distingue à Arezzo.
La dernière trace connue de cette artiste date de 1779.
Elle s'est imposée comme l'une des principales cantatrices de l'époque, sans pour autant prétendre à la renommée d'une Gabrielli. |