Benedetta Soresina est apparemment d'école – et peut-être d'origine – napolitaine. C'est à Venise qu'elle chante en 1722-23, dans Arminio de Pollarolo ou encore Timocrate de Leo.
Enthousiasmé par ces prestations et ami de son père, le grand compositeur Steffani recommande la soprano à l'impresario Riva, lié aux théâtres londoniens. Après une saison à Naples, avec la Bulgarelli et Nicolino dans Silla dittatore de Vinci, Siface de Feo et le légendaire Didone abbandonata de Sarro, sur le fameux livret de Métastase, Benedetta se rend donc à Londres en 1725.
Dans la reprise de Giulio Cesare, elle endosse le rôle de Nireno féminisé en Nirena et enrichi de deux nouveaux airs. Son succès n'est que poli, et elle se tourne vers Bononcini pour obtenir des parties plus propres à la mettre en valeur. C'est finalement dans Dario d'Ariosti et le pasticcio Elpidia avec le castat Baldi qu'elle a véritablement sa chance, d'autant que ce dernier comporte des airs de style napolitain (Vinci, etc.). Néanmoins, elle n'est pas invitée à se produire la saison suivante et retourne en Italie.
On la retrouve à Venise en 1727 où elle crée Angelica d'Orlando furioso, Rosilena ed Oronta, et reprend le rôle de Berenice dans Farnace de Vivaldi, avec Lucia Lancetti et Anna Girò. La Soresina arbore alors le titre de Virtuosa di Camera di S.A.S. l'Elettor Palatino. Elle chante Carilda dans Arianna e Teseo de Porpora à Florence la saison suivante, avec Nicolino et la Pieri, tandis que le jeune Farinelli campe son soupirant Alceste. En 1732, la soprano est engagée à Milan avec Carestini, la Vico et Amorevoli. La troupe crée notamment Gianguir de Porta.
Sa voix était particulièrement mise en valeur dans le cantabile, le gracieux et le pathétique, qualités que flattent les beaux rôles écrits par Sarro et Vivaldi. Sa voix est plutôt grave et peu étendue, et s'apparente à un mezzo-soprano : à Londres, elle reprend des pages écrites pour la contralto Merighi. |