Anna Maria est la fille du maître de chapelle Johann Schober, originaire de Francfort. En 1679, ce dernier séjourne deux semaines à la cour de Darmstadt, avec Anna Maria et son autre fils Johann Mathias. Les deux enfants chantent déjà à ravir et la contesse Elisabeth Dorothea intègre le garçon à sa chapelle tout en assurant la formation musicale d'Anna Maria. En 1686, Mlle Schober est la première cantatrice allemande employée à Darmstadt à fouler les planches du théâtre.
On sait qu'elle chante à l'opéra de Hambourg, alors fort réputé, au moins jusqu'en 1709, ce qui lui offre probablement l'occasion de chanter dans Almira de Haendel (Bellante ?) et les œuvres de Mattheson et Keiser, dont les partitions d'église. Elle paraît avec les ténors Dreyer, Mattheson, dans l'ombre de la prima donna Conradi.
Reconnue comme l'une des meilleures sopranos d'Allemagne, elle est ensuite de nouveau à la cour de Darmstadt où elle interprète notamment la Brockes Passion de Telemann accompagnée de la basse Grünewald, du castrat Campioli et de l'impressionnante Margaretha Susanna Kayser. La cour de Darmstadt compte aussi sur les talents de Johanna Elisabeth Döbricht à partir de 1711. Cette dernière est autorisée de chanter à l'église, ce que l'on peut aussi supposer pour Mlle Schober. Mattheson, partisan de la libre expression des femmes à l'église, lui permet également de chanter à la cathédrale de Hambourg en 1715 : elle chante l'oratorio de Mattheson Die heilsame Geburt und Menschwerdung Unsers Herrn und Heylandes Jesu Christi nach dem Evangeslisten Lucas. On entend aussi Döbricht, Campioli et Schober dans Apollo in Tempe de Ernst Christian Hesse (attribution incertaine).
En 1721, la cantatrice quitte l'opéra de Darmstadt pour Bayreuth, où elle est mieux rémunérée.
On ne sait guère plus de choses sur sa carrière. |