Soprano native de Florence.
On la repère à Pise en 1736 en Tauride d'Arianna e Teseo de Porpora, où s'illustrent la Fumagalli et les contraltos Baratti et Elmi.
En 1738, elle interprète à Florence une azione drammatica intitulée Le Nozze di Perseo e d'Andromeda d'Orlandini, dans un rôle masculin avec rien moins que la Cuzzoni et Senesino, et le ténor Canini. L'impresario florentin Albizzi fait son éloge et la recommande dans une lettre destinée à un collègue de Reggio : « Sani chante très bien mais on doit lui faire jouer des rôles masculins ». Il faut dire qu'en 1737, Prudenza vient aussi d'incarner un prince dans Il Cid, accompagnant la contralto Forcellini et le castrat Finazzi. Et en 1738, la voici comme primo uomo à Pérouse dans L'Olimpiade de Pergolesi avec le soprano Stabili.
Mais elle fait ensuite principalement carrière dans des rôles féminins, par exemple à Livourne en 1744, dans Tito Manlio de Manna – où brillent aussi Andreoni et le ténor Caselli. Très vite, elle épouse le ténor Cesare Grandi et se produit régulièrement à ses côtés.
En 1747-48, le couple Grandi est à Palerme, donnant encore Tito Manlio de Manna avec le contralto Santarelli. Prudenza se produit seule à Venise pour le carnaval 1752 avec le couple Tibaldi et le castrat Morigi, chantant Pampani et G. Scarlatti. Elle paraît à Turin l'année suivante.
La soprano est à Sienne en 1750 avec Gizziello et la contralto Elena Fabris pour Il Farnaspe de Pescetti. Elle retrouve Venise et les Tibaldi en 1751-52, puis se rend à Turin où elle côtoie le castrat aigu Luini.
Rejoignant la troupe de Mingotti à Copenhague, elle brille comme prima donna en 1754 et 1755 dans des opéras de Sarti, L'Olimpiade d'Uttini avec la contralto Fabris et le castrat Ricciarelli, ou encore le pasticcio Gianguir. Le maître de ballet de l'ensemble est Giovanni Bertalotti, et c'est sans doute à cette occasion qu'elle fait sa connaissance : en effet, Prudenza est sans doute veuve (on n'ose imaginer un divorce à cette époque) et ne porte plus le nom de Grandi. Aussi, dès 1756-57, en Italie, elle reparaît sous le nom de Sani-Bertalotti, par exemple dans Ezio de Galuppi, au même rang que Tenducci et Guarducci.
En 1763, elle est encore prima donna à Ferrare dans Didone abbandonata de Scolari avec le ténor Carlani.
Prudenza est donc incontestablement l'une des chanteuses à succès des années 1740 et 1750. |