Therese est la fille d'une basse renommée à Vienne, Ignaz Saal ; son frère Franz est également chanteur.
C'est avec son père qu'elle débute à dix-sept ans dans une reprise de Die Schöpfung de Joseph Haydn. Accompagnés du ténor Ratmayer, les Saal chantent également lors de la première des Jahreszeiten, en 1801.
Haydn semble ne pas avoir été convaincu, finalement, par la débutante, critiquant sa voix, ses manières et ne la jugeant guère capable de devenir une grande artiste.
Néanmoins, armée de sa fraîcheur et de sa beauté, la jeune soprano se pose en rivale de Theresa Gassmann au Hoftheater et séduit immédiatement le public. Therese Saal se produit dès lors régulièrement en concert ou sur scène : on l'entend notamment dans une cantate de Paër, Il Santo sepolcro. Elle prend part à des versions allemandes d'Axur de Salieri et des Nozze di Figaro de Mozart, reprend Pamina dans Die Zauberflöte, crée Der Opferfest de Winter en 1798-99. On l'entend aussi dans le répertoire italien : elle est par exemple prima donna d'Ercole in Lidia de Mayr en 1803, avec Brizzi et son père.
Cependant, en 1805 Therese épouse un riche homme d'affaire dénommé Gawet et met ainsi fin à sa carrière. Parmi celles qui profitent de ce retrait figure la brillante Antonia Campi.
À propos de son dernier rôle, dans Uniform de Weigl, le Leipziger Allgemeine Musikalische Zeitung de juin 1805 écrit :
Dès sa première apparition on remarqua sa voix, certes pas particulièrement puissante ni étendue, mais pure, flexible et expressive, et l'Ève de La Création sera difficile à rendre avec autant de tendresse, de douceur et de sainte ingénuité.
Tous les commentaires soulignent le charme de la soprano et combien elle faisait chavirer les cœurs du public. Le portrait que nous en avons laisse en effet voir une belle jeune femme.
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