Née à Bologne ou Milan selon les sources.
On retrouve la trace d'Elisabetta Ronchetti dès 1739, dans Don Chichibio.
La cantatrice est à Turin en 1742-43 avec Salimbeni et la soprano Parigi, pour Tito Manlio de Jommelli, notamment. On l'entend dans la même ville pour le carnaval 1748, dans Ezio de Lampugnani et Demetrio de Hasse, comme prima donna. Entre-temps elle chante à Venise en 1743 dans une œuvre comique à succès, La Finta Cameriera de Latilla, dont le rôle de Giocondo est vocalement exigeant. Elle poursuit dans le genre léger au Cassiano, et donne par exemple Lo Scialaquatore alla fiera d'Orlandini ainsi qu'I Ragiri delle cantarine de F. Maggiore, traditionnelle satire du grand genre, en 1745. Ferrare l'applaudit en 1744 dans un opera seria de Jommelli avec le castrat Elisi, et à Florence la même année. Elle paraît aussi régulièrement sur les planches des théâtre napolitains consacrés au genre léger. En 1747, Ronchetti parvient à devenir prima donna à Bologne, et fait engager son frère violoniste dans l'orchestre. On l'entend à Venise en Deidamia dans Achille in Sciro de Runcher, la même année, avec Anna Girò. Elle chante Hasse à Turin en 1748.
Pour le carnaval 1749, elle chante divers pasticci à Brescia, avec Fabri et le soprano Luini, en qualité de prima donna seria. Elle rejoint ensuite la troupe italienne itinérante de Locatelli, et donne Ezio de Gluck puis L'Olimpiade de Galuppi à Prague en 1749-50, comme prima donna, avec le vieux contralto Reginella et le ténor Canini. On l'entend aussi dans la troupe de Pietro Mingotti, avec Rosa Scarlatti, à Leipzig, où l'on donne un Tigrane.
Ronchetti interprète une composition de Brunetti à Pise en 1761, avec le contralto Monanni et le ténor Lucchi, pour les noces de l'archiduc d'Autriche et de l'infante d'Espagne. Elle est engagée pour chanter Rossane dans le Temistocle de Bernasconi en 1762, à Munich, avec Antonia Bernasconi et Carlo Concialini, entre autres. L'impression qu'elle donne est franchement passable, puisque la princesse Josepha Maria écrit à sa sœur Maria Anna Josepha [en français dans le texte, sic :]
[...] pour la Ronketi qui a fait la partèe de Rosane elle est tout ce qu'on peu voir de plus mauvais. En un mot elle a fait. Le parfait contraste avec Panzaky [le ténor Panzacchi].
En 1767-68, la soprano réapparaît à Madrid, avec Rosa Agostini. Elle y chante probablement un mélange d'opéras bouffes et sérieux.
La voix de la Ronchetti, assez centrale et proche du mezzo-soprano, lui permettait d'incarner les rôles dans tous les genres, chose encore rare à l'époque, et que des sopranos comme la Morichelli ou la Ferrarese pratiquèrent largement ensuite.
Peut-être est-ce aussi son physique qui la portait vers des rôles masculins, surtout dans la comédie, pour jouer les jeunes amoureux, mais aussi dans le serio. |