On en sait relativement peu sur cette illustre chanteuse de Hambourg, c'est pourtant l'un des piliers de cette scène prestigieuse où s'illustre la fine fleur des chanteurs et des compositeurs allemands, avant que l'opéra italien vienne balayer ce genre local spécifique.
Madame Rischmüller, épouse d'un chanteur (basse), fait partie des effectifs de la troupe du Theater am Gänsemarkt depuis 1694-95 au moins, époque à laquelle d'autres chanteuses sont citées : mesdemoiselles Milius, Neukrantz, Hildesheimer et Merseburger. Le ténor et compositeur Mattheson s'impose également à la tête des distributions, qui interprètent Postel, Kusser, etc. Rischmüller est néanmoins déjà active dans la ville depuis au moins 1692.
L'arrivée de la Conradi, au talent exceptionnel, la relègue au second plan du théâtre. On entend notamment les deux chanteuses dans les créations de Keiser et Telemann, sans qu'il soit toujours possible d'établir des distributions avec certitude ; la soprano Barbara Oldenburg, le ténor Dreyer et la basse Grünewald figurent parmi les réguliers.
Toujours à Hambourg, Mattheson écrit pour l'excellente basse Bendeler un Henrico IV en 1711 : la prima donna Conradi étant partie, la Rischmüller occupe le premier plan. Mais là encore, peu de livrets de l'époque indiquent les distributions. En 1715, on trouve explicitement sa trace dans diverses pages de Mattheson, notamment un oratorio chanté à l'église par trois dames : Mlles Schober et Schwarz l'accompagnent. Mattheson lui confie la même année un rôle dans Die Viedtische Serenata, avec la basse Petzold. Sa trace est ensuite perdue, et l'on sait que la première chanteuse de la scène hambourgeoise est alors la Kayserin. |