La carrière de cette soprano d'ascendance germanique semble avoir été assez courte.
Elle chante probablement à Prague au sein de la compagnie d'Antonio Denzio, en 1727-28, notamment dans L'Amor tirannico de Feo, avec le castrat Braganti.
On entend aussi Josepha (Giuseppa) à Vienne en 1731 (possiblement dès 1729), avec la basse Miller, la Farinalla et le ténor Hager, en reine d'Egypte dans l'adaptation locale du Giulio Cesare de Haendel (elle y conserve notamment Da tempeste).
On se rappelle d'elle pour sa collaboration avec Vivaldi, dans le rôle de Teutile de Motezuma, un beau rôle qui est pourtant le seul qu'il écrit pour elle. La soprano porte le titre de virtuose du prince d'Hesse-Darmstadt et se produit ainsi à Mantoue.
Elle chante Learco dans l'Issipile de Porta au San Giovanni Grisostomo en 1732, avec la Merighi et le soprano Rocchetti. Pour le carnaval 1732-33, elle chante à Vérone, dans le rôle titre d'Artaserse de Hasse, où Pietro Morigi reprend le rôle de Farinelli.
En 1733, elle est à Trévise et campe Rinaldo dans Il Trionfo d'Armida, puis de nouveau à Venise en 1734-35 dans Tamiri de Galuppi ou encore Lucio Vero d'Araja (Aniceto) avec le couple Tomii.
Elle chante aussi à Milan, et l'on retrouve sa trace à Bergame en 1740 pour trois opéras.
On n'entend plus parler d'elle par la suite. Malgré la beauté du rôle de Teutile écrit par Vivaldi, il ne semble pas que la carrière de Pircher décolle véritablement, et l'on s'étonne de voir une soprano ainsi cantonnée dans des seconds rôles souvent masculins. Un mariage l'a peut-être aussi arrachée au monde lyrique.
Par ailleurs, il convient de ne pas la confondre avec Marianne Pirker [Pircher], autre soprano allemande d'une toute autre envergure. |