Cantatrice romaine.
On retrouve la soprano à Venise dès la saison 1748-49, au San Cassiano : elle partage notamment l'affiche de Clotilde de Galuppi avec Anna Tonelli et le castrat Guerrieri. On l'y entend aussi dans un opéra bouffe de Di Capua, La commedia in commedia, avec Francesco Baglioni. Caterina paraît à Florence la saison suivante, entre autres dans Ipermestra de Bertoni avec les castrats Elisi, Venturini et la soprano Parigi. Gênes la recrute pour le carnaval 1751, où elle côtoie Prudenza Sani et le castrat Marianino. L'été de cette année, on l'entend à Lucques dans une Semiramide. En 1752, elle se produit à Livourne. Toutes ces années se passent au rang de seconda donna.
Caterina Pilaja se rend à la cour de Dresde où elle est là aussi engagée pour chanter les seconde donne aux côtés d'Albuzzi-Todeschini. Un certain Heyne espère en 1753 que la troupe conservera « le celeste Belli [Giuseppe Belli, castrat] et l'immortelle Pilaja ». Elle participe à Arminio et Solimano en 1753, Il Re pastore en 1755 ou au nouvel Ezio de 1755, avec le castrat Monticelli, sur des musiques de Hasse. Ce dernier lui réserve des pages mettant en valeur son agilité ; mais en 1757, la guerre de Sept Ans met un coup d'arrêt à la vie artistique dresdoise.
Auréolée par ces années de collaboration prestigieuse, c'est désormais en prima donna que Caterina retrouve l'Italie. Elle brille à Naples pour le carnaval 1758 où elle interprète La Nitteti de Piccinni, Farnace de Perez et Temistocle de Jommelli, avec les castrats Tenducci et Manzuoli. Elle chante dans les théâtres de Florence, Parme, Reggio Emilia et Milan dans des compositions de Hasse, Traetta, Sciroli ou encore Lampugnani.
Mais elle reste attachée à la cour de Dresde : lorsque le roi s'exile à Varsovie, elle chante les premiers rôles, notamment dans la Zenobia de Hasse de 1761 – la prima donna Teresa Albuzzi est eneffet décédée. Cette même année, on la retrouve tout de même également à Padoue dans la Zenobia de Pescetti ainsi qu'à Venise dans Ipermestra de Galuppi. Caterina est aussi engagée à Vienne pour la saison 1761-62, avec Tibaldi ou encore Clementina Baglioni. En 1763, Pilaja fait partie des fidèles participant à la reprisede l'activité lyrique dresdoise en donnant Siroe de Hasse, avec Amorevoli, Bruscolini et Gallieni ; mais vocalement, sa seconda donna la jeune Elisabeth Teyber lui vole la vedette par son agilité étourdissante, tandis que Pilaja doit chanter des pages écrites pour la contralto Tesi, à l'écriture malaisée.
On retrouve la Pilaja à Parme avec Raaff et Guarducci en 1764. En 1764-65, Caterina Pilaja chante à Turin, dans L'Olimpiade de Hasse et Montezuma de De Majo. C'est la dernière trace qui reste de ses prestations scéniques.
Caterina est représentée dans la fameuse gravure de Fedi réunissant les plus grands noms du siècle. Cela peut sembler surprenant car elle aura passé relativement peu d'années au sommet.
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