Soprano romaine particulièrement active au début du XVIIIe siècle, Anna Maria se produit régulièrement avec sa sœur Isabella.
C'est pourtant à Naples que les Piedz sont d'abord repérables, au service de la comtesse de Lemos. Isabella est certainement la Maria Isabella romana du livret de La Donna ancora è fedele de Scarlatti, avec les castrats Nicolino et Pignattino, en 1698. On les retrouve aussi avec Nicola Paris en 1702 (Ariovisto de Mancini). Anna Maria semble alors incarner des personnages légers avec la basse bouffe Cavana. Elle est de nouveau à Naples en 1707 puis 1709 pour chanter Bononcini, La Rosmene de Vignola et un opéra de Lotti aux Fiorentini ; elle y paraît dans des rôles travestis. Entre-temps, Maria paraît à Palerme en1704-05 et 1707, la seconde fois avec le jeune castrat Senesino.
Rome occupe une place importante dans la carrière des chanteuses.
En 1702, dans le cadre privé du palazzo Bonelli, les deux sœurs font partie des femmes qui se produisent sur scène, chose risquée dans la Rome d'alors, dans une pastorale de Bencini, L'Adrasto. Elles sont flanquées du ténor Chiccheri et de Caterina Galerati.
On retrouve Anna Maria au service du palais Ruspoli, à partir de 1710 (possiblement dès 1708) : elle est professeure de chant des enfants du prince et première chanteuse (en remplacement d'Orsola Sticotti), participant à ce titre à La costanza in amore vince l'inganno et Anagilda du maestro Caldara avec les castrats Minelli et Morosi, en 1711. La contralto Caterino Petrolli lui dispute la vedette dans les spectacles nombreux organisés par le prince, notamment durant le carême : en 1711 on reprend ou crée S. Francesca romana, La Castità al cimento, Le Gelosie d'un amor inutilmente crudele, Il Ricco Epulone, Il Trionfo dell'innocenza et La Frode della castità. Maria donne aussi des pages de Haendel quand celui-ci achève son séjour romain. En 1713, elle participe à une cantate festive de Porpora donnée par l'ambassadeur du Portugal, en compagnie des fameux castrats de la chapelle Sixtine Francesco Finaja et Pasqualino Betti. De Piez est alors toujours au service de Ruspoli, pour lequel elle crée ou reprend divers oratorios jusqu'en 1716, notamment de Caldara comme Abisai et Jefte ainsi que des cantates. Uffenbach juge la cantatrice « inimitable » dans la série de concerts de 1715. |