Cette soprano voit le jour à Bologne.
Alors qu'elle est sans doute très jeune, Camilla se fait entendre dans un opera buffa de Rutini à Bologne en 1762. Elle chante un rôle masculin à Venise dans Il Re alla caccia de Galuppi en 1763-64 avec la basse bouffe Bianchi, puis des opéras de Piccinni. Une certaine Teresa Pasi l'accompagne, sans doute de la même famille : elles sont encore réunies à Plaisance avec le ténor Caribaldi en 1765, notamment pour La Buona Figliuola de Piccinni. Teresa et Camilla retrouvent Bologne l'année suivante. On les entend en outre à Trieste. Camilla brille enfin dans l'opera seria à Modène en 1768, notamment dans Antigono de Bianchini, avec Bedini et la prima donna Carmignani. En 1769, on repère la cantatrice à Turin avec Geltrude Flavis et Marianna Monti dans un dramma semi-serio signé Defranchi, ainsi qu'une page de Lampugnani. Elle chante assurément dans le second opéra du carnaval 1770 à Mantoue, et donc certainement dans le premier, Demetrio, dont Mozart dit :
La prima donna chante bien, mais tout doucement, de sorte que si on ne la voyait pas jouer et l'entendait seulement chanter, on pourrait penser qu'elle ne chante pas, car elle ne peut ouvrir la bouche et gémit simplement les sons.
Invitée à briller sur les planches du théâtre de Copenhague, on rapporte qu'elle n'a encore que 19 ans lors des premières productions auxquelles elle participe en 1771, dont le Demofoonte de Sarti – âge dont l'on peut douter si l'on en croit la date de ses premières prestations. Ce dernier est maître de chapelle local, et elle l'épouse en 1773, se produisant souvent sous le nom de son époux par la suite. Camilla lui donnera deux filles, Maria et Giuliana. En 1772, Camilla incarne la Gloire suédoise dans une cantate donnée en l'honneur de Gustave III à Göteborg ; elle paraît également en concert à Stockholm avec le jeune ténor Ansani. La condamnation de Sarti pour corruption pousse le couple à quitter la capitale danoise, passablement agitée par ailleurs, en 1775.
En 1776, la soprano se produit à Venise avec Guadagni, chantant Borghi ou encore la nouvelle mise en musique du célèbre livret sur Orphée de Calzabigi, dans la version de Bertoni. L'Esprit des journaux françois et étrangers cite le Giornale enciclopedico :
tous les suffrages se sont réunis en faveur de la Signora Camilla Pasi, femme du célèbre Sarti ; du sieur David, excellente taille ; du sieur Piatti, second Chanteur & de la Signora Lucia Alberoni
Les principaux interprètes créent également une cantate à trois de Sarti. L'année suivante, Camilla retrouve le ténor David à Bologne avec le castrat Folicaldi dans le Farnace de son époux, et interprète encore Sarti à Florence. En 1783, la soprano est première chanteuse à Pavie dans Erifile (Sarti encore).
|