Cantatrice originaire de Bologne, où elle débute en 1753 dans Don Trastullo et L'Uccellatrice de Jommelli. L'essentiel de cette première phase de carrière sera alors consacré à l'opera buffa, en pleine période des succès du tandem Galuppi-Goldoni qu'elle reprend çà et là.
La Monari se fait donc entendre à Faenza, Bologne, Mantoue, Turin et Parme jusqu'en 1757, incarnant parfois de petits rôles d'opera seria, par exemple Clearco dans Antigono de Pampani à Turin en 1757 avec Ottani, C. Mattei et le soprano Gallieni. En 1755, elle crée un personne serio travesti dans Le Nozze, page de Galuppi appelée à de nombreuses reprises. À ses côtés figurent la fameuse Tonelli, le ténor Lovattini et la basse Michele Del Zanca. Son air Anche leon sdegnato trouverait aisément sa place dans un opera seria, exploitant le talent vocal de la soprano. En 1757 et 1758, Maria est à Venise et crée encore divers opere buffe, notamment Il Mercato di Malmantile de G. Scarlatti. Après un nouveau passage à Bologne, la soprano gagne Parme où elle participe à des pages sérieuses novatrices nées de la plume de Frugoni et de Traetta : elle est ainsi Diane dans Ippolito ed Aricia avec le castrat Elisi et l'immense Gabrielli. C'est désormais dans le grand genre qu'elle s'illustre, à Livourne mais surtout à compter de 1760 à Saint-Pétersbourg.
Maria Monari est chanteuse de la cour de 1760 à 1769, avec des partenaires comme les castrats Puttini, Luini et Millico, ou encore les sopranos Maria Camati (la Farinella) et Teresa Colonna. Elle y rencontre et épouse le compositeur Vincenzo Manfredini, auteur notamment de Semiramide riconosciuta (1760) et des vastes cantates La Pace de gli eroi (1762) ou encore Le Rivali (1765), dans lesquels elle se produit évidemment. Les Manfredini quittent la cour en 1769 avec un nouveau-né, et Maria abandonne probablement la scène.
Sa fille Elisa (ou Elisabetta) Manfredini entame une brillante carrière dans les années 1810, notamment auprès de Rossini qui lui écrit sur mesure les premiers rôles féminins de Tancredi, Ciro in Babilonia ou encore Adelaide di Borgogna. Ces rôles témoignent d'une vocalité proche du XVIIIe siècle, avec force vocalises et notes piquées dans le suraigu. |