Cette cantatrice est originaire de Bologne et rencontre un certain succès dans le nord de l'Italie au début du XVIIIe siècle.
On la repère en 1701 à Reggio en Vitellia du Tito Manlio de Giannetini, puis les années suivantes à Turin. Les livrets indiquent qu'elle est virtuose du duc de Modène, employeur de chanteurs réputés ; elle a donc au fil des ans pour collègues la Salicola, les ténors A. Borosini et Franceschini, la basse Balugani, la contralto Ambreville ou encore les castrats De Grandis et Roberti. Elle figure avec Balugani et le castrat Albarelli sur un livret d'oratorio à Vienne en 1705, signé Grazianini. En 1706, Vienna est au San Giovanni Grisostomo de Venise pour chanter Pollarolo avec Matteuccio et la basse Carli, et y revient en 1712-13 (au San Cassiano dans Albinoni et Gasparini, voir ci-contre), puis 1716, notamment pour Foca superbo de Lotti avec les castrats Romani, Momoletto et Pacini. On l'entend à Modène et Vicence et enfin Bologne, en 1710. Mellini passe la décennie entre Ferrare, Gênes, Reggio, Venise, Vérone... Elle est à Milan en 1718 dans Publio Cornelio Scipione de Fiorè avec le castrat Pasi et le fameux ténor Paita. Les dernières traces de la soprano sont naturellement à Modène, en 1720 puis dans la serenata Prometeo en 1728, avec le castrat Bernacchi. On peut supposer qu'elle termine tranquillement sa carrière à la cour.
Plusieurs autres Mellini apparaissent sur la scène lyrique sensiblement à la même époque : un castrat qui finit à la cour de Vienne et dont la carrière commence dans les années 1680, une Barbara Mellini contemporaine, et surtout, dans la génération suivante, Eugenia Mellini-Fanti et Grazia Mellini-Scalabrini. Certaines de ces personnes sont également de Bologne, et peut-être liées à Vienna.
Vienna aura chanté sur d'excellentes scènes, et avec d'excellents chanteurs : ce fut sans doute une figure notable du premier quart du siècle. |