De naissance romaine, la jeune soprano a pour sœur Camilla Mattei, qui fait aussi une carrière dans le chant.
Colomba se produit au Teatro Nuovo de Naples dans les ouvrages légers dès 1738 (voire avant). Colomba Mattei se produit donc à Naples pendant quelque temps, et crée par exemple La Flaminia de Ciampi avec la célèbre chanteuse bouffe Serafina Penni en 1744, et d'autres opéras de Sellitto et Logroscino.
En 1745-46, la soprano est invitée à Palerme.
La soprano se rend à Bayreuth entre 1747 et 1749. Elle passe à Vienne où elle reçoit l'assentiment de Metastasio en 1749, et chante apparemment avec Raaff, et Caffarelli dans des opéras de Jommelli (comme Deidamia dans Achille in Sciro). On l'entend aussi la même année à Bayreuth avec Zaghini et Benedetta Molteni dans Ezio de Hasse et Lampugnani. En 1751, Colomba Mattei chante à Venise dans Demetrio de Perez. Elle interprète aussi La Didone à Reggio avec Albuzzi et Elisi et La Zenobia à Milan avec Amadori, deux opéras du même auteur, toujours en 1751.
La soprano est engagée à Londres en 1754 comme seconda donna seria face à la Mingotti, ou prima donna lorsqu'elle est seule sur scène. En 1755-56, on l'entend toutefois à Naples dans Antigona de Galuppi et La Disfatta di Dario de Cafaro avec Elisi et Caterina Flavis, Turin dans Sesostri de Bertoni avec Potenza et Tibaldi. On l'y entend encore en 1757 pour Lucio Vero de Bertoni. De 1759 à 1763, elle revient se produire en Angleterre et endosse la direction du King's Theatre en collaboration avec son mari Giuseppe Trombetta, procédé commun à l'époque. C'est elle qui dirige l'institution pendant les succès de Filippo Elisi, le séjour de Mozart à Londres, et toujours elle qui passe commande à Jean-Chrétien Bach pour 1762-63. Ces quelques années de gestion ne seront guère brillantes, comme souvent, et le couple retourne sur le continent, remplacé par Mingotti et le musicien Giardini. Lors de ce mandat, la cantatrice peut néanmoins se targuer d'avoir imposé l'opéra bouffe comme partie intégrante de chaque saison. Parmi ses prestations londoniennes, citons Elpinice dans Ipermestra (Hasse, Lampugnani) en 1754 ; Onoria dans Ezio (Perez et Hasse) en 1755 ; Licida dans L'Olimpiade de Galuppi en 1756 ; la protagoniste d'Issipile de Cocchi en 1758 avec Potenza ; le rôle titre de Didone abbandonata de Perez et Galuppi en 1761 avec Elisi etc. 1762 marque la retraite de la chanteuse.
Burney la cite parmi les Italiens qui non seulement chantent bien, mais s'imposent comme acteur, avec Manzuoli, Monticelli, la Mingotti et surtout Guadagni. Selon lui, elle « était à la fois une chanteuse charmante et une actrice intelligente et pleine d'esprit. » Burney indique qu'elle a reçu des leçons de David Perez et Bertoni, et chantait leur musique de manière exquise.
En 1749, Metastasio écrit à son ami Farinelli à Madrid pour lui recommander la jeune chanteuse, laissant un témoignage précis de ses capacités :
La nymphe qui bénéficie de ces recommandations se nomme signora Colomba Mattei : elle est romaine et semble avoir 22 ou 23 ans tout au plus. Elle chante comme soprano : sa voix est claire, timbrée, sans dégauts, extrêmement agile ; elle parcourt facilement deux octaves d'un mi bémol à l'autre. Elle sait mener sa voix avec goût ; son allure est proportionnée ; elle joue avec une grande habileté ; elle n'est pas laide ; elle possède des yeux magnifiques ; et elle désire ardemment prouver sa valeur. Elle a ici rencontré l'assentiment général tant pour son jeu que pour son chant [...]
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