En 1698, c'est à Bologne qu'elle se produit, dans Apollo geloso de Perti. On l'entend la même année à Naples, où elle brille pendant quelques années.
Ces prestations lui permettent principalement d'interpréter Alessandro Scarlatti, par exemple Il prigionier fortunato (1698), Dafni (1700) ou encore Tiberio imperator d'Oriente (1702).
Elle y donne aussi Mancia, en incarnant le rôle titre de la Partenope en 1699, accompagnée du castrat Albarelli ; mais ses principaux partenaires locaux sont avant tout le ténor Lauri, les castrats Nicolino et Paris, les sœurs Nannini ainsi que l'autre brillante Maria Maddalena, la soprano Musi. Les salons napolitains s'amusent des nombreuses Marie Madeleine qui font jaser en ville, situation considérée comme symbolique de la relation scandaleuse entre le vice-roi de Naples et la soprano Angela Voglia. On entend également la Contralora à Rovigo, ainsi qu'à Plaisance en 1701 dans I Rivali generosi de Ziani et Aldrovandini, avec les castrats Pellegrini, Paris et Pistocchi, la Tilla et le fameux ténor Buzzoleni.
La Manfredi passe ensuite apparemment au service de la cour de Sicile, et chante essentiellement à Palerme, retrouvant le ténor Lauri, dans une serenata où elle incarne la Gloire et lui le Destin, ou encore dans L'Oreste en 1704, rejoints par Maria de Piedz. La Contralora et Lauri donnent encore un Belisario en 1712. Ils reprennent par ailleurs un certain nombre d'opéras créés à Naples, dont l'Ariovisto de Scarlatti (Mancini ?) ; mais chacun y change de rôle, et la Manfredi laisse le personnage primo uomo au ténor pour retrouver les atours féminins.
À Naples comme à Palerme, la Manfredi arbore le titre de virtuose de l'Altesse de Savoie, jusqu'au couronnement de ce dernier. L'air de Scarlatti que nous connaissons montre qu'il s'agissait d'une belle virtuose, en cet âge d'or de l'opéra baroque qui voit exploser ce genre de démonstrations expressives, y compris chez les dames. |