? – ?

Comme beaucoup de cantatrices de l'époque, la Turinoise Teresa Macciorletti se produit surtout dans l'opera seria.
Sa carrière doit être déjà entamée lorsqu'elle se produit à Paris au Concert spirituel, à plusieurs reprises pendant l'année 1788. Le Mercure de France daté du 5 janvier de cette année rapporte ainsi :
Il y a eu Concert la veille & le jour de Noël. Mlle Maciurletti a chanté le premier jour deux airs italiens & a été jugée d'une manière très sévère. Sa voix est très jolie, & elle annonce beaucoup de facilité ; ce serait assez pour faire applaudir une Française ; mais on n'a pas fait grâce à une Italienne de sa mauvaise méthode et des choses de mauvais goût dont elle assaisonne son chant.

À Milan, elle est Eurilla dans La Pastorella nobile de Guglielmi ou encore Fiordispina dans L'Impresario in angustie de Cimarosa en 1788-89 avec la basse Albertarelli ; elle poursuit à Venise, en campant Ipermestra d'après la partition d'Astarita. Teresa Macciorletti-Blasi se produit à Florence en 1791 et continue comme prima donna au San Carlo de Naples entre 1792 et 1795. Elle y côtoie Domenico Mombelli, Anna Davia De Bernucci et le castrat Roncaglia. C'est en 1792 qu'elle a l'occasion de chanter le rôle titre d'Elfrida, fruit de la collaboration entre Calzabigi, librettiste célébré pour ses visées reformatrices, et le très fêté Paisiello. La même équipe est réunie pour une Elvira en 1794. Outre ces opéras, Macciorletti chante Piccinni (Ercole sul Termodonte), Andreozzi ou un certain Marinelli. Sur d'autres scènes, comme Bologne, elle interprète Pirro de Paisiello avec Giacomo David dont c'est l'une des œuvres phares. On la retrouve également à Trieste et Florence où elle chante la Didone de Paisiello avec Francesco Ceccarelli. Dans un genre inspiré des pièces à sauvetage français plus tard appelé semi-sério, elle crée Lodoiska de Mayr à Venise, en 1796, avec le castrat Marchesi : cet opéra devient l'un des plus grands succès du moment. Mais une anthologie d'éloges parue cette même année écrit à propos de Teresa Macciorletti-Blasi, après le carnaval de Venise : « Accompagnata dal Merito, fu abbandonata della Fortuna. » Une telle sentence laisse à penser que la cantatrice a alors été victime de quelque coup du sort, voire d'un décès soudain, cependant on continue de la retrouver par la suite : elle est engagée à Saint-Pétersbourg où elle touche un traitement record.

Le comte Stanislas Poniatowki note dans ses mémoires, à propos du pasticcio Didone abbandonata donné en 1797 :
Le rôle de Didon a été remplie par une chanteuse, nommée Magiorletti [sic], qui a une grande agilité de voix et qui, dans bien des passages, rappelle Morchesi [Marchesi].
À l'opéra de Saint-Pétersbourg, la virtuose chante avec Angelo Testori, Paolo et Stefano Mandini puis Albertarelli. Outre Didon, elle chante certainement Enea nel Lazio de Sarti en 1799, reprend Idalide de Cimarosa en 1804, ainsi que plusieurs opéras de Paisiello.

Teresa semble retrouver les scènes italiennes en 1809. On l'entend à Rome dans Talestri de Neri avec le ténor tacchinardi, qu'elle retrouve dans Merope de Nasolini et d'autres pages à Florence. C'est toutefois les dernières traces de prestations scéniques de la soprano.